Brasilia (awp/afp) - Le Brésil, première économie d'Amérique latine, a connu une croissance de 1% en 2017, un résultat conforme aux prévisions et qui confirme la sortie du pays d'une des pires récessions de son histoire, selon les chiffres officiels publiés jeudi.

La reprise, qui survient à quelques mois de l'élection présidentielle d'octobre, a été tirée par le secteur agroalimentaire et dans une moindre mesure par les services. L'industrie, quant à elle, est restée stable.

Sur le seul quatrième trimestre 2017, le PIB a progressé de 0,1% par rapport au trimestre précédent.

Ces chiffres sont globalement conformes aux attentes du marché: les analystes consultés par l'agence Bloomberg tablaient en moyenne sur une croissance de 1,1% sur l'année et de 0,4% sur le dernier trimestre.

L'Institut brésilien de géographie et de statistiques (IBGE), qui publie ces données, a souligné qu'il s'agissait du quatrième trimestre consécutif de hausse.

L'économie du géant latino-américain avait subi une contraction historique, de 3,5% aussi bien en 2015 qu'en 2016, emportée dans un cycle négatif combinant récession, inflation élevée et profonde crise politique.

La première économie d'Amérique Latine est revenue dans le vert dès le premier trimestre 2017, dopée par une récolte exceptionnelle qui a favorisé les exportations agricoles, avant une reprise des investissements et de la consommation lors des derniers mois de l'année.

Le gouvernement table sur une croissance de 3% en 2018, tandis que le marché prévoit 2,8%.

"On peut s'attendre à 3%, voire plus", affirme Mauro Rochlin, professeur de MBA de la Fondation Getulio Vargas (FGV) de Rio de Janeiro.

"La chute de l'inflation a eu son impact et la réduction des taux aussi. Les banques se montrent plus flexibles pour le crédit et la baisse du chômage représente une augmentation de la masse salariale, donc de la consommation", ajoute-t-il.

Mercredi, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), en présentant son dernier rapport sur le Brésil, s'est pourtant montrée moins optimiste: elle s'attend à une hausse du PIB de 2,2 à 2,4%.

Si le pays a réussi à contrôler son inflation, il reste pénalisé par un chômage élevé, avec 12,7 millions de Brésiliens sans emploi, et un déficit budgétaire en hausse, creusé notamment par son coûteux système de retraites.

Mais la réforme des retraites, qui était un des projets-phare d'une série de mesures d'austérité lancées par le président Michel Temer, a été enterrée la semaine dernière, faute de pouvoir réunir les votes nécessaires au Parlement.

Vendredi dernier, l'agence Fitch Ratings a abaissé la note souveraine du Brésil de BB à BB-, évoquant "un revers important dans le programme de réformes, qui mine la confiance dans la trajectoire à moyen terme des finances publiques et dans l'engagement politique sur ce sujet".

afp/fr