Brasilia (awp/afp) - La Banque centrale du Brésil a maintenu mercredi sans surprise son taux directeur à 6,5%, son plancher historique, lors de la première réunion de son comité de politique monétaire depuis l'investiture du président Jair Bolsonaro.

Principal outil de lutte contre l'inflation, le taux directeur se situe à ce niveau depuis le mois de mars 2018, après de nombreuses baisses successives.

La décision de le maintenir à 6,5% pour la septième réunion d'affilée, adoptée à l'unanimité par les membres du comité de politique monétaire (Copom), est conforme aux prévisions des analystes.

Le Copom a souligné dans un communiqué que "la prudence, la sérénité et la persévérance dans les décisions de politique monétaire (...) ont été utiles pour maintenir l'inflation à des niveaux conformes aux objectifs".

En 2018, l'inflation s'est élevée à 3,75%, demeurant inférieure à l'objectif du gouvernement, bien que plus élevée que celle de 2017 (2,95%). Pour 2019, les analystes tablent sur une inflation de 3,94%.

La croissance, estimée à 1,3% en 2018, après 1% en 2017, reste timide dans un pays qui sort d'une récession historique, avec une contraction de 3,5% du PIB en 2015 comme en 2016.

Les prévisions sont plus optimistes pour 2019, les milieux d'affaire espérant une progression de 2,5%, en attendant l'impact des réformes qu'a promises le nouveau gouvernement Bolsonaro, entré en fonctions début janvier.

"La continuité du processus de réformes est essentiel pour le maintien d'une inflation basse à court et moyen terme et pour un redressement durable de l'économie", a souligné le Copom dans son communiqué.

Le ministre de l'Economie Paulo Guedes, d'inspiration ultra-libérale, a annoncé qu'il mettrait tout en oeuvre pour faire approuver la réforme des retraites, jugée essentielle pour réduire le déficit public.

La réunion du Copom de mercredi a été la dernière sous la direction du président actuel de la Banque centrale, Ilan Goldfajn.

Lors de la prochaine, prévue le 20 mars, Roberto Campos Neto, son successeur désigné par le président Bolsonaro, devrait diriger les débats, sous réserve de l'approbation de sa nomination par le Sénat.

afp/rp