Brasilia (awp/afp) - La Banque centrale du Brésil a relevé mercredi son taux directeur de 1,5 point, à 9,25%, au plus haut depuis juillet 2017, pour tenter de freiner une inflation galopante malgré le ralentissement économique.

Il s'agit de la septième hausse consécutive de ce taux, qui était à son plancher historique de 2% en début d'année.

Cette décision, prise à l'unanimité du Comité monétaire de la Banque centrale (Copom) lors de sa dernière réunion de l'année, est conforme aux attentes des analystes.

Le Copom a indiqué dans un communiqué qu'il envisageait "une hausse d'une même ampleur" pour sa prochaine réunion, début février, face à une inflation "encore élevée".

En octobre déjà, la Banque centrale avait relevé son taux directeur de 1,5 point (à 7,75%), la hausse la plus forte en 19 ans, pour tenter d'enrayer la hausse continue des prix.

"Nous pensons que le maintien de ce rythme de hausse de 1,5 point peut contribuer à freiner l'inflation", a estimé mercredi la Banque Itau, pour qui la hausse des prix demeure "très importante et disséminée" dans les différents secteurs de l'économie.

Sur les 12 mois glissants en octobre, l'inflation a atteint 10,67% dans la première économie d'Amérique latine.

Elle est de 8,24% depuis le début de l'année, avec des hausses marquées des prix du combustible et des denrées alimentaires qui accroissent encore les difficultés des plus pauvres.

Selon les estimations de la Banque centrale, l'inflation devrait encore être de 5% l'an prochain. Si tel est le cas, ce serait la deuxième année consécutive où l'objectif de 3,5% de l'autorité monétaire, plafonné à 5%, sera dépassé.

Le Brésil est entré en récession au 3e trimestre, avec une contraction de 0,1% de son PIB largement imputable à la chute de la production agroalimentaire, secteur-clé du Brésil.

C'est le deuxième trimestre consécutif de baisse, après la contraction de 0,4% du Produit intérieur brut au trimestre précédent, qui avait enrayé la reprise constatée après le choc de la crise sanitaire.

Et le Brésil est toujours aux prises avec un chômage qui, s'il baisse régulièrement, touchait encore 13,5 millions de personnes et s'élevait à 12,6% au 3e trimestre.

afp/rp