Rio de Janeiro (awp/afp) - Le taux de chômage au Brésil a atteint un niveau record sur la période mai-juillet, à 13,8%, avec 7,3 millions d'emplois perdus en raison de l'impact économique de la pandémie de nouveau coronavirus, selon les chiffres officiels rendus publics mercredi.

Il s'agit d'une augmentation de deux points de pourcentage par rapport à la même période de l'année dernière (11,8%).

En février, avant que les effets de la pandémie commencent à se faire sentir, le taux de chômage s'élevait à 11,6%.

Ce taux à 13,8% est le plus élevé depuis que l'Institut de Statistiques IBGE a commencé à calculer le chômage par trimestres glissants sur la base d'enquêtes menées auprès d'un échantillon de foyers, en 2012.

Le record précédent datait du premier trimestre 2017 (13,7%).

En juillet, 13,1 millions de personnes étaient à la recherche d'un emploi dans le plus grand pays d'Amérique latine, peuplé de 212 millions d'habitants.

L'IBGE a recensé sur la période mai-juillet un nombre record de 5,8 millions de personnes "découragées", qui seraient aptes à travailler, mais ont abandonné toute recherche d'emploi, soit 5,7% de la population active.

Pour Adriana Beringuy, responsable de cette étude pour l'IBGE, le taux de chômage a commencé à augmenter de façon plus brutale en juillet parce que le nombre de personnes qui déclarent rechercher activement un travail a augmenté avec l'assouplissement progressif des mesures de confinement.

"Au-delà de priver les gens de travail, la pandémie a aussi rendu la recherche d'emploi impossible pour de nombreuses personnes soit en raison du confinement, soit pour des raisons de santé", explique-t-elle.

"Mouvement de reprise"

Le nombre d'emplois perdus sur la période mai-juillet (7,3 millions) reste très élevé, mais il est moins important que pour le trimestre avril-juin.

"La population ayant perdu son travail a beaucoup augmenté, mais un peu moins en juillet. C'est une évolution timide, mais ça peut indiquer un mouvement de reprise de l'emploi", poursuit Adriana Beringuy.

Le déconfinement a débuté dans la plupart des Etats brésiliens en juin, dans le deuxième pays le plus endeuillé par le Covid-19, avec près de 143.000 morts.

Les courbes de décès et de contaminations sont restées très élevées jusque fin août, avant de donner des signes d'inflexion ces dernières semaines.

Les analystes consultés par l'enquête hebdomadaire Focus de la Banque centrale tablent sur une contraction de 5,04% du PIB cette année, une prévision toutefois moins pessimiste qu'il y a deux mois (-6,5%).

La production industrielle a poursuivi sa reprise, augmentant de 8% en juillet par rapport à juin, même si elle reste de 9,6% inférieure au niveau de l'an dernier sur les sept premiers mois de 2020.

"Même si les indicateurs de production et de consommation sont encourageants, ils ne sont pas aussi consistants en matière d'emploi (...), ce qui peut freiner la reprise économique", avait déjà estimé la semaine dernière la Banque centrale, dans son rapport trimestriel sur l'inflation.

afp/rp