A l'issue de la victoire de Jair Bolsonaro, candidat de l'extrême droite aux élections présidentielles du Brésil, avec toutes les incompréhensions, inquiétudes et problématiques que son arrivée au pouvoir suscite, Frédéric Prévot, professeur associé en stratégie et management international au sein de l'école de commerce Kedge, livre son analyse à partir de données précises sur l'impact et les enjeux à venir pour la huitième puissance économique mondiale.

Alors que cette victoire présidentielle brésilienne étonne, pour Frédéric Prévot, qui a vécu au Brésil et qui est expert des pays émergents " la surprise n'en est en fait pas une ".

Il commente : " Le Brésil est tombé entre les mains d'un Président d'extrême droite. Ici, en France, on le découvre au petit matin, on est KO au milieu du chaos, et on en parle enfin. Mais Bolsonaro n'est que la face visible d'un mouvement ultra-conservateur solidement ancré au Congrès brésilien et qui contrôle déjà le destin du pays depuis des années. "

Outre ce constat, Frédéric Prévot précise : " Les marchés semblent se réjouir de l'arrivée de Bolsonaro au pouvoir. Certains y voient un signe positif pour l'économie brésilienne. Mais ce pays émergent est caractérisé par de fortes inégalités sociales. Et pour les réduire, il y a peu à espérer du très libéral Bolsonaro ".

Selon Frédéric Prévot, l'impact de cette élection est non seulement économique mais également environnementale : " La forêt amazonienne contribue à produire 20% de l'air que nous respirons. Cependant, au cours des cinquante dernières années, du fait de la déforestation, elle a perdu une surface équivalente à une fois et demi celle de la France métropolitaine. On doit s'en inquiéter.

Mais avec l'arrivée au pouvoir de Bolsonaro, qui promet de mettre fin à ce qu'il appelle ‘l'activisme environnemental', les champions de la déforestation, éleveurs de bovins et grands propriétaires terriens, se frottent les mains. "