Sao Paulo (awp/afp) - La Banque centrale du Brésil (BCB) devrait maintenir mercredi soir son taux directeur à 6,5%, son plancher historique, trois jours après l'élection du premier président d'extrême droite Jair Bolsonaro dont les réformes économiques annoncées ont rassuré les marchés, estiment les analystes.

"On s'attend à une stabilité. Le résultat électoral a confirmé Bolsonaro qui, comparé (au candidat de gauche) Fernando Haddad, était le candidat le plus engagé sur le plan des réformes économiques", a déclaré Victor Candido, économiste de Guide Investimentos.

Principal outil de lutte contre l'inflation, le taux directeur se situe à son plancher historique depuis le mois de mars, après de nombreuses baisses successives. La hausse des prix se maintient proche de l'objectif fixé par le gouvernement qui est de 4,5% pour l'année 2018.

La BCB annoncera sa décision mercredi à 21H00 GMT, après la fermeture des marchés.

La pression sur les prix est retombée après un affaiblissement du dollar face au réal brésilien à mesure que la victoire de Jair Bolsonaro se rapprochait.

Le billet vert s'échangeait mardi à 3,69 réais, après avoir atteint 4,20 réais en septembre.

Selon la centaine d'analystes consultés pour l'enquête hebdomadaire Focus de la BCB, le taux ne devrait être relevé qu'à l'horizon 2019, pour atteindre 8%.

"Notre prévision est que la BCB maintiendra le taux directeur (à ce niveau) encore longtemps", a ajouté M. Candido.

"C'est un bon signal que Bolsonaro commence déjà à parler de réformes", a-t-il poursuivi.

Au cours de ses premiers entretiens accordés après son élection, Jair Bolsonaro a déclaré qu'il espérait faire passer cette année "au moins une partie" de la réforme des retraites, mesure majeure attendue par les marchés mais très sensible politiquement.

Paulo Guedes, gourou ultra-libéral de Jair Bolsonaro qui devrait être nommé à la tête d'un super-ministère de l'Economie, a plaidé pour l'indépendance de la BCB. "On ne peut pas se demander à chaque élection si (le président de la BCB) reste ou s'en va. Nous aurons une Banque centrale indépendante", a-t-il déclaré.

afp/rp