Aux Etats-Unis, l'ISM manufacturier est un indice mensuel très suivi, puisqu'il prend le pouls des directeurs d'achats de 400 grandes entreprises. A l'image du PMI européen, il s'agit de déterminer sur quelle dynamique se trouve l'activité industrielle du pays. Un indicateur au-dessus de la barre des 50 points est signe d'expansion. Sous ce niveau, c'est la contraction. Or l'ISM manufacturier publié hier est ressorti à 49,1 points en août, soit le premier mois de contraction depuis 2016. Les économistes espéraient 51,2 points. Ce rare décalage est la conséquence, selon les spécialistes, des tensions avec la Chine, qui ont miné le moral des décideurs : les commandes nouvelles et les recrutements ont nettement reculé. C'est un coup de semonce, même si la consommation des ménages, un puissant moteur de l'économie américaine, a montré sa robustesse la semaine dernière. Un coup de semonce qui a entraîné une belle baisse hier à Wall Street.
 
Au Royaume-Uni, la saga du Brexit a connu un nouveau rebondissement avec la perte de la très courte majorité de Boris Johnson au Parlement suite à la défection d'un député, puis le vote d'une motion pour empêcher une sortie de l'UE sans accord à 328 voix contre 301. Une vingtaine de députés conservateurs ont choisi de défier l'ancien maire de Londres. Nouvelle passe d'armes en vue aujourd'hui. Johnson va proposer des élections anticipées le 14 octobre, mais il doit pour cela recueillir les deux-tiers des suffrages. Ses opposants veulent faire voter une loi obligeant l'exécutif à demander un report de la sortie de l'UE jusqu'au 31 janvier 2020, sauf accord du parlement.
 
On reste sans véritable nouvelle des discussions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis. Donald Trump a bien laissé entendre que les perspectives sont bonnes, il a aussi menacé Pékin de conditions de négociations beaucoup moins favorables si aucun accord n'était trouvé d'ici sa réélection, qu'il tend à considérer comme quasiment acquise. "Imaginez ce qui arrivera à la Chine quand je gagnerai. L'accord sera BIEN PLUS RUDE", a-t-il twitté, après avoir indiqué que "tout se passe bien dans les négociations avec la Chine".
 
Ce matin, les indicateurs avancés étaient haussiers, aidés par un indice PMI Caixin chinois des services plus dynamique que prévu et par l'abandon, par l'exécutif de Hong Kong, de la loi d'extradiction vers la Chine. Mais les investisseurs attendent surtout beaucoup des décisions de la BCE (le 12 septembre) et de la Fed (le 18 septembre). Le CAC 40 gagne plus de 1% à 5533 points en matinée.
 
Les temps forts économiques du jour
 
Les indicateurs PMI finaux des services sont attendus en matinée en Europe (9h50 pour le Français, 10h00 pour celui de la zone euro). Les ventes de détail de la zone euro suivront à 11h00, avant la balance commerciale américaine à 14h30. Plusieurs interventions publiques de banquiers de la Fed sont prévues sur la journée (John Williams à 15h15, James Bullard à 18h30 et Charles Evans à 21h15). Le dernier Livre Beige de la Fed sera publié à 20h00. Ce matin, l'Australie a annoncé que son PIB du second trimestre a progressé de 0,5%, conformément aux attentes. L'indice PMI Caixin chinois des services est plus robuste que prévu à 52,1 points.
 
L'euro et le dollar se neutralisent à 1,0977 USD, tandis que l'once d'once d'or reperd un peu du terrain repris la veille à 1544 USD. Sur le marché pétrolier, le Brent de mer du Nord progresse de 0,4% à 58,36 USD, tandis que le brut léger américain WTI gagne 0,5% à 54,10 USD. La dette américaine à 10 ans affiche un rendement de 1,466%. Le Bitcoin est stable à 10 633 USD.
 
Les principaux changements de recommandations
 
  • Aegon : AlphaValue reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 6,45 à 5,06 EUR.
  • Akzo Nobel : Berenberg démarre le suivi à la vente en visant 70 EUR.
  • Basler : Jefferies démarre le suivi à l'achat en visant 51 EUR.
  • Engie : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 15 à 16 EUR.
  • Iliad : New Street Research passe d'acheter à neutre avec un objectif de cours réduit de 140 à 125 EUR.
  • Immofinanz : Baader Helvea passe d'acheter à conserver malgré un objectif de cours ajusté de 25 à 27 EUR.
  • Lenzing : Berenberg passe de vendre à conserver en visant 80 EUR.
  • Suez : Société Générale passe de vendre à conserver avec un objectif de cours relevé de 11,50 à 13,50 EUR.
  • Telecom Italia : Berenberg passe de vendre à conserver sur l'action de préférence avec un objectif de cours relevé de 0,35 à 0,42 EUR.
  • Teleperformance : Credit Suisse passe de neutre à surperformance avec un objectif de cours relevé de 160 à 225 EUR. MainFirst reste à surperformance avec un objectif de cours relevé de 185 à 234 EUR.
  • Temenos : J.P. Morgan démarre le suivi à surpondérer en visant 190 CHF.
  • Veolia : Société Générale passe de conserver à acheter avec un objectif de cours relevé de 23 à 26,50 EUR.
  • Vetropack : Research Partners reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 2700 à 2900 CHF.
 
L’actualité des sociétés
 
La croissance organique du chiffre d'affaires 2019 de Thales devrait se situer dans le bas de sa fourchette de prévisions, à cause du spatial, mais le groupe a confirmé ses objectifs financiers relevés en juin. La Scor tient aujourd'hui une journée investisseurs pour présenter son nouveau plan stratégique, le 7e depuis 2002. "Quantum Leap", c'est son nom, court jusque fin 2021 et prévoit d'atteindre un rendement des capitaux propres élevé (au-delà de 800 points de base au-dessus du taux sans risque à 5 ans au cours du cycle) et un ratio de solvabilité optimal compris entre 185 et 220%. . BioMérieux a confirmé ses objectifs 2019 après la publication de ses résultats semestriels. Electricité de France, via sa filiale EDF Energies Renouvelables, s'offre l'américain Powerflex, spécialiste des technologies de recharge des véhicules électriques. Groupe Seb remplace Vincent Léonard par Nathalie Lomon aux finances. Edenred a émis 500 M€ d'OCEANE 2024. Le nouveau directeur général d'Altarea Cogedim investit près de 5 M€ en acquérant 25 000 actions de la société auprès d'Alain Taravella. Cegedim se renforce au Royaume-Uni en rachetant NetEDI. BFM (Altice Europe) ouvre une première antenne régionale à Lyon. Ateme lance sa nouvelle solution titan playout. OSE Immuno obtient un brevet européen sur OSE-703. Drone Volt se réjouit des prises de commandes engrangées durant l'été. Enertime n'est pas intéressé par le rachat de son concurrent Exergy. Latécoère, Enensys, Gaussin et Miliboo ont publié leurs comptes.
 
Le B737MAX de Boeing pourrait ne pas revoler en 2019, contrairement aux espoirs de l'industriel : le groupe n'aurait pas apporté aux régulateurs les éléments qu'ils demandaient lors de la dernière réunion organisée. La FAA, le gendarme du ciel américain, s'est montrée claire en affirmant suivre "une procédure approfondie, non un calendrier". Walmart va cesser de vendre des munitions pour certaines armes à feu. Selon Reuters, une trentaine de procureurs généraux américains seraient prêts à lancer une vaste enquête antitrust sur Google, une nouvelle qui pourrait être officialisée le 9 septembre. WeWork démarrerait les réunions préparatoires à son IPO dès la semaine prochaine, a appris Bloomberg. Dans la crise des opioïdes aux Etats-Unis, Purdue Pharma, le fabricant de l'OxyContin, préparerait une mise en faillite faute d'obtenir un compromis sur les compensations financières à verser, a appris Reuters. Tyson Foods abaisse ses objectifs annuels. Un groupe d'actionnaires de BHP Group appelle l'entreprise à couper ses liens avec les lobbyistes du charbon. Marks & Spencer devrait quitter le FTSE 250 pour la première fois depuis sa création en 1984. Orior prend le contrôle de Casualfood.
 
Ça publie. Thales, Exor, Dassault Aviation, BioMérieux, Delivery Hero, Aedifica et Barratt Developments en Europe. Palo Alto Networks et Copart aux Etats-Unis.