LONDRES, 16 juillet (Reuters) - Boris Johnson et Jeremy Hunt, derniers prétendants à la succession de Theresa May à la tête du Parti conservateur et du gouvernement britanniques, ont fixé lundi leurs exigences sur la question du Brexit vis-à-vis de l'Union européenne, dénonçant la clause de sauvegarde ("backstop") pour la frontière irlandaise.

Lors d'un débat organisé lundi par le quotidien The Sun et TalkRadio, l'ancien secrétaire au Foreign Office et l'actuel occupant du poste ont tous deux déclaré qu'il ne voulaient pas du "backstop" négocié par Theresa May avec Bruxelles dans le cadre de l'accord de divorce entre le Royaume-Uni et l'UE, même si une limite dans le temps venait à être apposée à la clause.

"Je ne suis pas attiré par des limitations de durée ni des trappes de sortie unilatérales ou des mécanismes sophistiqués (...) que l'on pourrait appliquer au backstop", a dit Johnson, fervent eurosceptique et donné favori dans les sondages pour succéder à May.

Hunt a dit être d'accord avec son rival, déclarant que le "backstop, en l'état, est mort". "Je ne pense pas que l'affiner avec une limite de temps suffira, il nous faut trouver une nouvelle voie", a-t-il ajouté.

Bruxelles ayant jusqu'à présent refusé d'entamer des discussions sur les relations post-Brexit entre le Royaume-Uni et l'UE, la clause de sauvegarde a été instaurée pour éviter le rétablissement ultérieur d'une frontière physique entre la République d'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord.

Le dispositif s'est heurté à l'opposition des députés britanniques qui ont rejeté à trois reprises l'accord de Brexit soumis par May, ce qui a entraîné le report du divorce initialement programmé le 29 mars dernier.

Les eurosceptiques considèrent le "backstop" comme une mesure visant à obliger le Royaume-Uni à suivre les règles de l'UE après le Brexit. (Kylie MacLellan et William James; Jean Terzian pour le service français)