(Actualisé avec Sunday Times)

LONDRES, 13 octobre (Reuters) - Le Premier ministre britannique Boris Johnson va s'entretenir d'ici lundi soir avec la chancelière allemande Angela Merkel, le président français Emmanuel Macron et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker afin de les inciter à soutenir son accord sur le Brexit, rapporte le Sunday Times.

D'après le journal dominical, qui cite une source proche des discussions, le chef du gouvernement britannique va offrir deux options à ses interlocuteurs: l'aider à parvenir à un nouvel accord cette semaine ou convenir d'une version "amicale" d'un Brexit sans accord d'ici au 31 octobre, date à laquelle Boris Johnson veut coûte que coûte quitter le bloc.

Les négociateurs de Londres et de Bruxelles ont intensifié ce week-end les discussions dans l'optique de réaliser une avancée avant le sommet européen prévu en fin de semaine à Bruxelles, alors que la date du divorce approche.

Une source au 10 Downing Street a toutefois prévenu samedi que le Royaume-Uni se trouvait encore loin de la conclusion d'un accord et que les prochains jours seraient décisifs pour éviter un "no deal".

Cette déclaration est venue nuancer les signaux positifs envoyés vendredi par le Premier ministre irlandais Leo Varadkar, lequel a estimé à l'issue d'un entretien avec Boris Johnson que le Royaume-Uni et l'UE étaient capables de sceller un accord avant la fin du mois.

L'un des dirigeants du Parti unioniste démocratique nord-irlandais (DUP), soutien du gouvernement conservateur de Boris Johnson au parlement britannique, a fait part de ses inquiétudes à l'égard de la piste évoquée par Londres et Bruxelles.

Cela "ne peut pas marcher, car l'Irlande du Nord doit intégralement demeurer dans le marché unique du Royaume-Uni", a déclaré Nigel Dodds selon des propos rapportés samedi par le journal italien La Repubblica.

Le sort de l'Irlande reste au coeur des discussions. Les deux camps butent sur la définition d'un dispositif permettant d'éviter le rétablissement d'une frontière physique, susceptible de réveiller les tensions communautaires en Irlande du Nord, alors que cette province n'est plus censée appartenir à l'union douanière au-delà du 31 octobre.

Londres semble désormais exclure le rétablissement d'une frontière douanière à travers l'île d'Irlande et propose de la remplacer par des contrôles douaniers et réglementaires en mer d'Irlande - entre l'Irlande du Nord et le reste du Royaume-uni - alors que les Britanniques suggéraient jusqu'à présent de disperser des points de contrôle le long de la ligne séparant la République d'Irlande de l'Irlande du Nord.

"C'est positif de voir des progrès, mais nous devons attendre de voir s'il s'agit d'une réelle avancée (...) Nous sommes encore loin d'un accord final", a déclaré la source à Downing Street.

D'après le Sunday Times, Boris Johnson est désormais "prêt à tout" pour obtenir un accord après que ses principaux conseillers en matière de sécurité l'ont averti qu'un Brexit sans accord pourrait nuire aux accords de paix de 1998 et raviver les troubles en Irlande du Nord. (Kate Holton, avec Akshay Balan à Bangalore; Jean Terzian pour le service français)