LONDRES, 25 février (Reuters) - Les travaillistes britanniques engageront des négociations sur une nouvelle union douanière entre le Royaume-Uni et l'Union européenne s'ils accèdent au pouvoir, a indiqué dimanche Keir Starmer, chargé de la question du Brexit au sein du Labour.

Keir Starmer a expliqué que son parti souhaitait négocier une nouvelle relation commerciale avec le bloc communautaire et a jugé que la Première ministre Theresa May était sous la menace d'une rébellion au sein du parti conservateur en raison de sa position sur ce sujet.

"Il s'agit désormais d'une période critique pour la Première ministre parce que la majorité au parlement ne soutient pas son approche sur l'union douanière et cela va se voir tôt ou tard", a dit le dirigeant travailliste dans un entretien à la télévision de la BBC.

Cette déclaration intervient avant un discours de Jeremy Corbyn, le chef de file de Labour, prévu lundi au cours duquel il doit clarifier la position de son parti sur la question du Brexit.

Les conservateurs sont profondément divisés sur la nature des relations que le Royaume-Uni doit nouer avec l'Union européenne après le divorce qui doit intervenir au plus tard fin mars 2019.

La décision du Labour d'adopter une position plus affirmée sur la question d'une union douanière avec les Européens devrait accentuer la pression sur le parti de Theresa May qui a perdu sa majorité absolue à la Chambre des communes.

Ce changement de stratégie devrait ouvrir la voie à une possible convergence entre les députés travaillistes et certains élus conservateurs soutenant des amendements sur le projet de loi sur le commerce qui maintiendraient la Grande-Bretagne dans l'union douanière.

Keir Starmer a laissé entendre que le Labour pourrait approuver ces amendements, ce qui pourrait se traduire par un revers majeur pour Theresa May et fragiliser encore un peu plus sa position.

"Nous n'avons pas encore pris une décision définitive sur le sujet. Mais ils sont si proches de nos amendements", a noté Keir Starmer.

Le ministre du Commerce Liam Fox a appelé les conservateurs à conserver une "ouverture d'esprit", promettant que leurs craintes obtiendraient des réponses lors d'un discours que Theresa May doit prononcer vendredi.

(Pierre Sérisier pour le service français)