MUNICH, 17 février (Reuters) - La clause de sauvegarde ("backstop") empêchant un retour à une frontière physique entre la République d'Irlande et l'Irlande du Nord après le Brexit ne peut être modifiée, a déclaré la présidente estonienne Kersti Kaljulaid dimanche.

Nombre de députés britanniques ainsi que la Première ministre Theresa May redoutent que ce "backstop" enferme le Royaume-Uni dans une union douanière permanente avec l'Union européenne après le divorce entre Londres et Bruxelles.

Ces députés refusent pour l'instant d'approuver un accord sur le Brexit tant que May n'aura pas négocié d'autres dispositions. Le risque est d'assister à une sortie du Royaume-Uni de l'UE sans accord le 29 mars.

Le scénario d'un "no deal", redouté par les milieux économiques, pourrait se traduire par des perturbations dans les relations commerciales mais aussi dans les autres relations entre la Grande-Bretagne et le bloc européen.

Pour l'Irlande et les Européens, il n'existe pas de solution de remplacement crédible à la clause de sauvegarde qui prévoit d'empêcher les contrôles douaniers à la frontière entre l'Irlande et l'Irlande du Nord.

Interrogée sur la demande britannique de modifier le "backstop", la présidente estonienne qui participe à la conférence annuelle sur la sécurité à Munich a répondu : "ce n'est pas possible".

Interrogée sur l'instauration d'une durée limitée de cette clause de sauvegarde, elle a ajouté : "cela ne serait plus un backstop. Nous nous sommes mis d'accord sur une clause de sauvegarde en Irlande. Cela ne peut pas être changé".

Kaljulaid s'est toutefois dite inquiète d'assister à un Brexit sans accord. "Ce serait un énorme problème. Ce serait très difficile sur le plan administratif", a-t-elle précisé.

(Andreas Rinke; Pierre Sérisier pour le service français)