(Ajoute précisions du FT, paragraphes 6, 10)

LONDRES, 12 octobre (Reuters) - La Première ministre britannique, Theresa May, a réuni jeudi soir son cabinet restreint pour l'informer de l'imminence de la conclusion d'un accord sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, rapporte le Financial Times.

Le quotidien financier écrit en outre que la dirigeante a indiqué aux ministres concernés que les obstacles liés à la frontière qui sépare l'Irlande du Nord de la République irlandaise étaient en passe d'être surmontés.

Londres et Bruxelles ont multiplié ces derniers jours les signaux encourageants, laissant penser qu'un accord définissant les modalités du divorce et la nature des liens entre le Royaume-Uni et le bloc communautaire était à portée de main.

"Nous n'y sommes pas encore. Il n'y a, pour l'instant, pas d'avancée majeure", a toutefois tempéré jeudi Margaritis Schinas, porte-parole de la Commission européenne.

Plusieurs sources diplomatiques confirment néanmoins que le climat des discussions s'est nettement amélioré et que les négociateurs progressent, tout particulièrement sur la question de la frontière irlandaise.

"J'ai l'impression qu'un accord a pratiquement été trouvé", a déclaré un représentant britannique proche des négociations sur le Brexit, cité par le Financial Times.

Ces négociations pourraient même déboucher dès lundi sur une annonce majeure lorsque les négociateurs représentant les membres de l'Union se réuniront à Bruxelles, en l'absence de délégation britannique.

A six mois de la sortie programmée du Royaume-Uni de l'Union européenne, plusieurs personnalités britanniques ont adressé des mises en garde, soulignant que des sujets d'importance n'avaient selon eux toujours pas trouvé de solution.

Ancien dirigeant travailliste et Premier ministre britannique de 1997 à 2007, Tony Blair a prié les députés du Labour de ne pas voter en faveur du projet que leur soumettra Theresa May, espérant ainsi ouvrir la voie à l'organisation d'un nouveau référendum.

Selon le Finacial Times, deux membres eurosceptiques du gouvernement de Theresa May, dont la présidente de la Chambre des communes Andrea Leadsom, opposés au plan sur le Brexit de la Première ministre, pourraient démissionner de leurs fonctions.

Le DUP, le parti unioniste nord-irlandais qui appuie le gouvernement conservateur de la Première ministre à la Chambre des Communes, a d'ailleurs prévenu jeudi qu'il pourrait s'associer à une motion de censure si la Première ministre britannique franchit la ligne rouge qu'il s'est fixée.

Le DUP ne veut pas entendre parler de l'idée - défendue par les Européens - d'un "backstop", ou clause de sauvegarde, qui, pour ne pas rétablir de frontière "dure" entre la République d'Irlande et l'Irlande du Nord, prévoirait d'instaurer des contrôles sur les marchandises entre l'Irlande du Nord et le reste du Royaume-Uni. (Amanda Ferguson et Gabriela Baczynska; Nicolas Delame et Jean Terzian pour le service français)