BRUXELLES (Reuters) - La présidente de la commission européenne a invité mercredi la Pologne et la Hongrie à contester la clause qui conditionne l'accès aux fonds du plan de relance post-COVID des "Vingt-Sept" au respect de l'état de droit, plutôt qu'à s'opposer à l'adoption du budget commun.

Hostile à cette clause, Varsovie et Budapest, qui font l'objet de procédures d'infraction pour des atteintes à l'indépendance de la justice ou des médias et au droit d'asile, ont opposé leur veto à la mi-novembre au projet de budget de 1.100 milliards d'euros pour la période 2021-2027 et au plan de relance de 750 milliards. Ni l'un ni l'autre ne peuvent être débloqués sans l'accord unanime des Etats membres et du Parlement européen.

"Il n'est question ici que des violations de l'état de droit qui menacent le budget de l'UE et seulement de cela", a souligné Ursula von Der Leyen devant le Parlement européen. "Il est très difficile d'imaginer que quiconque en Europe puisse avoir quoi que ce soit contre ce principe."

"Ceux qui ont encore des doutes (...) peuvent saisir la Cour européenne de justice et y contester les nouvelles règles. C'est là que les divergences sur les textes législatifs sont généralement réglées", a ajouté la présidente de l'exécutif européen.

La Pologne et de la Hongrie, qui doivent recevoir l'un des montants par habitant les plus élevés dans le cadre du plan de relance, ont également intérêt à sortir rapidement de l'impasse.

Confrontés depuis l'automne à une deuxième vague épidémique, les Etats membres ont été contraints d'imposer de nouvelles restrictionS et l'économie de l'UE, en récession lors des six premiers mois de 2020, devrait à nouveau se contracter au cours du dernier trimestre.

Face à cette situation, les Vingt-Sept attendent avec impatience le déblocage des fonds européens pour sauver le maximum d'emplois et d'entreprises.

(Jan Strupczewski avec Krisztina Than et Marton Dunai à Budapest, version française Jean-Philippe Lefief, édité par Jean-Michel Bélot)