Si le règlement du bras de fer commercial entre Washington et Pékin est le véritable enjeu de la fin de l'année en bourse, c'est la banque centrale américaine qui est au centre des attentions en milieu de semaine. Cela aurait été le cas même sans une nouvelle charge violente de Donald Trump contre l'institution, puisque plusieurs de ses membres ont effectué des déclarations publiques au gré de plusieurs conférences tenues sur le territoire américain. Les financiers cherchent à savoir s'il existe des fissures dans l'unanimité des membres de la Fed à vouloir remonter rapidement les taux directeurs. Hier, le vice-président de la banque centrale, Richard Clarida, a gardé le cap en apportant son soutien à la politique actuelle. Mais son collègue James Bullard, de la Fed de Saint-Louis, a reconnu que la croissance pouvait être menacée, tandis qu'Esther George, de la Fed de Kansas City, a concédé que les tensions avec la Chine pesaient sur l'économie de sa région. Quant à Raphael Bostik, son bavard homologue d'Atlanta, il a évoqué des "poches d'inquiétude". Les financiers préfèrent un contexte de taux faibles favorisant la liquidité. 
 
L'intervention la plus attendue aura lieu ce soir avec un discours du chef de la Réserve Fédérale, Jerome Powell, qui s'est une fois encore fait rhabiller pour l'hiver par Donald Trump, qui la rend responsable de la baisse des actions américaines et du flottement sur les perspectives de croissance. Le Président a expliqué au 'Washington Post' ne pas être "ne serait-ce qu'un tout petit peu satisfait d'avoir nommé Jay" tout en ajoutant, dans son style incomparable "je ne blâme personne, je vous dis juste que je pense que la Fed est complètement à côté de la plaque". Et ne comptez pas sur le patron de la première puissance mondiale pour apporter des explications économiques à son raisonnement. "Ils font une erreur parce que c'est ce que me dit mon instinct, et mon instinct m'en dit parfois plus que ce que le cerveau de n'importe qui d'autre ne pourrait m'enseigner". Dont acte. 
 
Mais en marge des déclarations de Donald Trump ce matin, la bonne nouvelle est que les indices sont en hausse en Asie et que les indicateurs avancés européens sont positionnés dans le vert, malgré les incertitudes qui perdurent autour du Brexit et la tension qui remonte entre la Russie et l'Ukraine. Le CAC40 a repassé les 5 000 points à l'ouverture, en gagnant 0,4%.
 
Les temps forts économiques du jour
 
Les données mensuelles sur la masse monétaire M3 dans la zone euro (10h00) précéderont l'indice allemand de confiance des consommateurs (11h00). Aux Etats-Unis, la seconde estimation du PIB du 3ème trimestre (14h30, consensus +3,6% en rythme annualisé) précèdera les chiffres de l'immobilier neuf (consensus 583 000) et l'indice de la Fed de Richmond (consensus 16) à 16h00 et les stocks pétroliers hebdomadaires (16h30). Jerome Powell, le patron de la Fed doit intervenir publiquement lors d'une conférence programmée à 18h00.
 
L'euro reste positionné légèrement sous les 1,13 USD (-0,02%). L'once est stable à 1 214 USD, comme le baril, qui évolue à 52,1 USD pour le WTI et 60,83 USD pour le Brent. Le rendement du 10 ans américain varie peu à 3,057%. Le Bitcoin a rebondi à 4 105 USD.
 
Les principaux changements de recommandations
 
  • Danone : Goldman Sachs passe de neutre à vendre avec un objectif ramené de 67 à 61 EUR.
  • Enagas : JP Morgan passe de neutre à souspondérer avec un objectif réduit de 24,50 à 21,50 EUR.
  • G4S : Jefferies abaisse de 3300 à 270 GBp son objectif en restant acheteur.
  • Marks & Spencer Group : RBC passe de surperformance à performance sectorielle avec un objectif réduit de 330 à 320 GBp.
  • Mobotix : Equinet démarre le suivi à l'achat en visant 10,10 EUR.
  • Naturgy : BBVA abaisse de performance de marché à sousperformance malgré un objectif relevé de 20,30 à 20,45 EUR.
  • Nedap : Berenberg démarre le suivi à l'achat en visant 65 EUR.
  • Norma Group : DZ Bank reste acheteur avec un objectif réduit de 69 à 61 EUR.
  • Nostrum Oil : RBC passe de performance sectorielle à sousperformance avec un objectif réduit de 300 à 115 GBp.
  • PSI Software : DZ Bank passe de conserver à acheter avec un objectif relevé de 17,30 à 20 EUR.
  • Publicis : JP Morgan reste à surpondérer avec un objectif réduit de 82,10 à 75,90 EUR.
  • Schaltbau Holding : DZ Bank reste acheteur avec un objectif abaissé de 35 à 29 EUR.
  • Siemens : DZ Bank réduit de 140 à 123 EUR son objectif mais reste acheteur.
  • Spie : SocGen abaisse de 28 à 23 EUR son objectif mais reste acheteur.
  • Tarkett : HSBC passe de conserver à acheter
  • Telecom Italia : Goldman Sachs réduit son avis d'achat à neutre et ramène son objectif de 0,80 à 0,60 EUR.
  • The Swatch Group : SocGen réduit de 356 à 332 CHF son objectif en restant à conserver.
  • Thomas Cook : Morgan Stanley abaisse sa recommandation de surpondérer à pondération en ligne.
  • U-Blox : UBS réduit de 110 à 70 CHF son objectif en restant vendeur.
  • Umicore : Liberum reste acheteur mais avec un objectif réduit de 58 à 50 EUR.
  • X-FAB : Berenberg passe d'achat à conserver avec un objectif ramené de 9,75 à 6,75 EUR.
L’actualité des sociétés
 
Bruno Le Maire estime que le directeur général de Renault doit rester le président de l'Alliance Renault Nissan. L'assemblée générale de Safran valide la fusion absorption de Zodiac. Le parquet italien a terminé son enquête sur l'évasion fiscale présumée de Gucci (Kering), ce qui pourrait entraîner un procès. Henri Seydoux va déposer une OPA à 3,20 EUR par action sur Parrot mais ne veut pas sortir l'action de la cote. Cdiscount (Casino) annonce un record de vente lors du "Black Friday". Crossject veut augmenter son capital de 4 millions d'euros, Viktoria Invest de 3,15 millions d'euros. Un administrateur de Riber démissionne. Clasquin vend ECS US. Global Bioenergies reçoit des intentions d'achat pour la production d'IBN-One. Bourbon installe la première éolienne flottante à Kincardine. Le programme d'ORNANE d'Agrogénération a été suspendu. Medincell, Generix et ESI Group ont publié leurs comptes.
 
Deutsche Telekom a reçu le feu vert de Bruxelles pour racheter la filiale néerlandaise de Tele2. Commerzbank renoncerait à entrer au capital de NordLB, selon le 'Handelsblatt'. Deutsche Bank pourrait se séparer de hauts dirigeants pour convaincre les régulateurs de ses efforts en matière de blanchiment, selon Bloomberg. Tenaris chute en bourse après la mise en cause de son président dans une affaire financière en Argentine. Donald Trump menace de couper les soutiens publics à General Motors après l'annonce du plan social du constructeur. Advent lorgnerait L'Occitane, qui pèse 2,4 milliards d'euros à Hong Kong. Facebook a reconnu avoir été averti dès 2014 d'activités russes suspectes. Genentech (Roche) rachète Jecure Therapeutics. Unilever serait en négociations exclusives pour racheter Horlicks à GlaxoSmithKline.