Paris (awp/afp) - Comme l'ensemble des places boursières, le marché parisien a enregistré de solides performances au cours de l'année 2019 en dépit de conjonctures économique et politique compliquées.

Le 31 décembre, le CAC 40 affiche ainsi un gain de 26,37% depuis le début de l'année, soit sa meilleure performance depuis 1999.

Quatre secteurs --financier, aéronautique, luxe et technologies-- se sont démarqués, tirant leur épingle du jeu après la forte correction qui avait sévi sur l'indice parisien fin 2018.

A noter aussi que le secteur pétrolier a été "délaissé par le marché " tandis que le secteur financier est revenu de loin après avoir beaucoup souffert l'an dernier de la faiblesse des taux d'intérêt qui pèse sur sa rentabilité, enregistrant un rebond significatif sur la deuxième partie de l'année.

Les grands gagnants

STMICROELECTRONICS, ROI DU CAC 40: +91,99%

Le titre du fabricant de semi-conducteurs, qui avait plongé fortement lors de la 2e partie de l'an dernier, a presque doublé de valeur cette année. Son ascension, particulièrement remarquable sur le dernier trimestre, a rimé avec des avancées dans les négociations commerciales sino-américaines. "Le marché a également été rassuré sur le fait que la croissance de long terme est très forte" grâce aux différents relais de croissance que constituent les semi-conducteurs embarqués dans les véhicules, les objets connectés et l'arrivée de la 5G, note Frédéric Rozier, gestionnaire de portefeuille pour Mirabaud France.

LVMH, PLUS GROSSE CAPITALISATION FRANCAISE: +60,42%

Le "parcours boursier exceptionnel" du géant français du luxe (qui a même touché un record historique à 419,45 euros en séance vendredi) "confirme la tendance extrêmement positive du secteur", qui a continué de soutenir les bénéfices du CAC 40, selon M. Rozier. "Les inquiétudes qu'il y a eu concernant le marché asiatique ont pesé sur la visibilité sur le titre mais les investisseurs ont finalement été rassurés assez rapidement."

AIRBUS ABSORBE LES EFFETS DE L'A380 ET DE L'A400M: +55,41%

"Cette performance est d'autant plus importante que son concurrent Boeing souffre énormément", sa flotte mondiale des 737 MAX étant clouée au sol depuis le 13 mars, note M. Rozier. Le groupe, qui a "absorbé les effets de l'A380 et de l'A400 M", a "quasiment 10 ans de carnets de commande" devant lui et profite de la croissance soutenue du trafic aérien et de la contribution du gros porteur A350.

SCHNEIDER ELECTRIC (+53,22%) et LEGRAND (+47,34%) SE RATTRAPENT

Ces deux valeurs concurrentes et cycliques ont connu un phénomène de "rattrapage relativement fort" après une deuxième moitié 2018 compliquée.

Schneider a bénéficié d'une "amélioration à la fois du portefeuille et de la rentabilité du groupe" d'équipements électriques, qui a révisé à la hausse ses objectifs 2019. Un "maillage géographique bien réparti" mais aussi des efforts de productivité et un axe numérique ont soutenu la hausse du titre, selon M. Rozier.

Legrand a accéléré au dernier trimestre, au fur et à mesure que le risque de récession se dissipait.

Les grands perdants

RENAULT LANTERNE ROUGE: -22,68%

"Au-delà de la problématique de Carlos Ghosn", son patron arrêté au Japon pour malversations présumées et qui vient de fuir au Liban, le titre du constructeur automobile a essentiellement souffert en 2019 de la faiblesse de performance de Nissan qui a eu un impact direct sur sa rentabilité. A cela s'ajoutent un environnement incertain pour le marché automobile mondial et le renchérissement du coût des matières premières.

PUBLICIS SOUS PRESSION DANS UN MARCHE EN CHANGEMENT: -19,41%

Le titre du géant de la publicité a été mis sous pression par la transformation de l'activité publicitaire, la perte de gros contrats et le poids de la concurrence féroce des réseaux sociaux sur le marché de la publicité en ligne. Parmi les gros contributeurs des campagnes de publicité, le secteur automobile, à la peine, a été "moins présent", selon M. Rozier. Le cours a particulièrement été sanctionné en octobre, au moment de la révision à la baisse des prévisions de croissance du groupe pour 2019 et 2020.

ARCELORMITTAL SOUFFRE DE LA GUERRE COMMERCIALE: -13,77%

L'action a connu une "année extrêmement volatile", soumise aux aléas de la guerre commerciale sino-américaine et aux taxations dans l'acier, au ralentissement de la croissance mondiale, à la fragilité du secteur automobile mais aussi aux coûts de restructuration et des matières premières.

MANQUE DE CROISSANCE POUR THALES: -9,29%

Le titre du groupe de technologies de défense, qui avait connu un parcours relativement fort l'an dernier, a pâti de l'abaissement de la prévision de croissance du chiffre d'affaires 2019. "Rien d'inquiétant" en termes de fondamentaux mais "certains de ses métiers connaissent des aléas", tels que le spatial, et "quand on a une valeur typée croissance qui est aussi chère et qui n'a pas de croissance, la sanction est immédiate", explique M. Rozier.

ORANGE FACE AU DEFI DE LA 5G: -7,31%

Dans un contexte concurrentiel important, Orange fait face à "des questions sur le montant des investissements" nécessaires dans le secteur des télécoms pour installer les équipements de téléphonie mobile de nouvelle génération 5G, mais aussi sur la valeur des tours et antennes des réseaux mobiles que le groupe va regrouper dans des sociétés d'infrastructure.

afp/rp