Un rebond de +1,8% (grâce à un sursaut de dernière minute d'ailleurs) au lendemain d'une séance cauchemardesque jeudi (-12,3% en séance et jusqu'à -15% en transactions électroniques), ce n'est pas très convaincant et le bilan hebdo est carrément vertigineux avec -20,2% (c'est du jamais vu).

La Bourse de Paris a certes tenté de rebondir: le CAC40 a même réussi à se hisser brièvement au-dessus des 4.400Pts (+8% à 4.438) mais a réduit son avance de -7% en fin de séance avant un ultime coup de reins de +0,8%... voilà un scénario inédit qui laisse ouvert tous les 'possibles' pour la séance de lundi.
Toutes les places européennes ont subi hier la plus lourde correction de leur histoire, Milan affichant jusqu'à -17%: l'Euro-Stoxx50 reprend +1,6% vers 2.586 mais cette hausse semble fragile malgré l'annonce par l'Allemagne d'un package de 550MPdsE de prêts aux entreprises assortis de la garantie de l'Etat: la règle du '0 déficit' post-crise Lehman vole en éclats.
De ce point de vue, la hausse de seulement 0,2% du DAX est assez troublante.

Bon nombre d'observateurs se disent stupéfaits de la vitesse de propagation des vagues de liquidation successives, qui n'ont jamais laissé la place au moindre commencement d'un rebond technique.

Wall Street qui avait rouvert en hausse de +6% a rapidement effacé deux tiers de ses gains, le Nasdaq et le Dow Jones gagnent entre +2,5% et +3% à 2 heures de l'allocation de Donald Trump qui va officialiser l'instauration de l'Etat d'Urgence nationale, ce qui devrait inclure un vaste plan de soutien aux entreprises et aux ménages.

Steven Mnuchin interviewé vers 14H depuis la Maison Blanche a réaffirmé que les petites entreprises seraient 'soutenues', les taxe et impôts abaissés (il persiste au passage à prétendre que la chute des rentrées fiscales sera compensée par plus de croissance fin 2020).

Selon lui, la Présidence et la FED travaillent en étroite collaboration pour apporter toutes les liquidités nécessaires afin de prévenir toute faillite d'entreprises en bonne santé.

Des tests de dépistage gratuits seront offerts aux personnes non couvertes par des assurances: Donald trump devrait détailler la liste vers 20H (heure française).
Manifestement, Wall Street se montre circonspect et le rebond ne va pas au-delà de 'rachats de short' : les acheteurs 'attendent pour voir'.

La Réserve fédérale vient d'annoncer ce jeudi qu'elle accélérait les achat d'actifs à de +60Mds$ (à hauteur de 80Mds$/mois) tandis qu'elle vient d'injecter 1.500 milliards de dollars supplémentaires dans le système financier en 3 jours.

Elle poursuivra ses injections quotidiennes (repo) au rythme de 175Mds$ (jusqu'à mi-avril) et se tient prête à faire plus si nécessaire.

Les investisseurs commencent maintenant à redouter un risque 'systémique' qui verraient les faillites se multiplier dans de pans entiers de l'économie, de l'exploitation pétrolière au transport aérien en passant par les croisières et le secteur de l'hôtellerie.

Le maire de New York -Bill de Blazio- a annoncé hier qu'il décrétait l'état d'urgence dans la ville, avec 300 cas recensés dans l'Etat, ce qui signifie que les déplacements vont être fortement restreints et que les salariés sont appelés à rester autant que possible chez eux.

Pour bien mesure le niveau d'aversion au risque, il n'est qu'à mentionner l'explosion du 'VIX' (l'indice de la peur) qui atteint un score de 75,5, du jamais vu depuis la crise de 2008.

Le VIX se détend un peu (-4% vers 73) mais cela reste encore très tendu et ne suffit pas à restaurer la confiance: il faudrait qu'il reperdre -20% ou plus d'ici la clôture !

Le marché parisien affiche désormais une chute de plus de 33% sur le mois écoulé et -17,3% sur la semaine: plus personne n'ose prédire à quel niveau la débâcle va s'arrêter.

Certains analystes disent toutefois redouter que la dégringolade des marchés puisse atteindre 50%.

Du coté des statistiques, les prix à la consommation sont restés stables sur le marché français en février d'un mois sur l'autre, après une baisse de 0,4% au mois de janvier, selon des données publiées vendredi par l'Insee.

Aux Etats-Unis, les prix à l'import sont repartis à la baisse en février, la baisse des prix des produits pétroliers en particulier rendant les biens importés moins chers pour les consommateurs.

Après un gain de 0,1% en janvier, les prix à l'importation ont baissé de 0,5% le mois dernier, selon des statistiques publiées vendredi par le Département du Travail (il s'agit de la plus forte baisse depuis août 2019).

Les prix à l'exportation ont, eux, reculé de 1,1% en février, après une hausse de 0,6%, en raison du repli des prix agricoles, légumes, soja et viande en tête d'après les chiffres de Washington.

L'indice de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan a été mesuré à 95,9 points en estimation préliminaire au mois de mars: son niveau affiché au titre du mois de février était de 101 (le consensus anticipait 95).

Du coté des valeurs, les banques figurent en tête du peloton avec jusqu'à +10% sur Société Générale et +5% sur Crédit Agricole).

Renault reprend plus de 6% tandis qu'à l'inverse, Technip (-7% à 5,84E) subit de lourds dégagements après l'annonce de son éviction du CAC le 23 mars prochain, au profit de Worldline.

Air France-KLM (+12,7% à 4,8E) a pris connaissance de nouvelles restrictions à l'entrée sur le territoire américain émises par le Department of Homeland Security (DHS) à compter du 14 mars 2020. Le groupe fait partie de ces entreprises-clé qui pourraient au besoin faire l'objet d'une nationalisation.

Bolloré a annoncé un résultat net consolidé de 1 408 millions d'euros, contre 1 107 millions d'euros en 2018. Le résultat net part du Groupe est de 237 millions d'euros contre 235 millions d'euros en 2018.

Oddo indique que le cours du pétrole devrait rester sous pression, avec même une nouvelle chute dès avril (déstockage de l'Arabie Saoudite), puis amorcer une reprise au 2ème semestre. ' Si le dividende de Total, qui reste notre top pick, n'est pas à risque vu son faible niveau d'endettement, ce n'est pas le cas de BP (Neutre) ou d'Eni (Neutre contre Achat) '.

Crédit Suisse confirme sa recommandation à surperformance sur le titre SES mais abaisse son objectif de cours à 12 E (au lieu de 19 E). ' Dans le contexte de la récente chute importante des marchés, nous considérons le secteur des satellites comme défensifs, ayant une très faible sensibilité au COVID-19 ' indique le bureau d'analyses. Nous continuons de préférer SES à Eutelsat (Neutre).
Coté baisses, Elis (blanchisserie hotelière) et Néopost dévissent de -9,2%, FNAC Darty de -8,2%.

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