Les acheteurs ont fini par s'imposer à l'issue d'une ultime séance du mois de mars restée très indécise jusqu'à la clôture.
Le CAC40 grappille +0,4% à 4.396 et affiche ainsi une perte trimestrielle de -24,6%.
Il y a 15 jours, cette perte avoisinait -38%, cela aurait été la plus spectaculaire en 90 ans.
Ceci valide définitivement l'entrée des valeurs françaises en 'bear market' (marché baissier, caractérisé par un plongeon d'au moins 20%) en ce début d'année 2020.

La Bourse de Paris avait reperdu ses gains matinaux (+1,7%) dès midi avant de chuter de -1,5% jusque vers 4.320 au plus bas) mais Wall Street (+0,5% pour le S&P500) est reparti de l'avant peu après après une entame de séance médiocre (-0,7%).
Au sein du CAC40, c'est nouveau le titre Total qui servait à nouveau de locomotive avec +5% vers 35,4E, Publicis gagne de son côté +11,9%, mais c'est une toute 'pondération' dans l'indice.

Si le CAC ambitionnait de terminer l'ultime séance d'un chaotique mois de mars au-dessus du seuil des 4.400 points, il va falloir que Wall Street accélère résolument d'ici 17H35.

'Le maintien des 4.350 points [hier] conforte modérément la fragile tendance haussière, une accélération au-dessus des 4.460 points permettrait de parfaire cette courte configuration de rattrapage', analysent ce matin les équipes de Kiplink.

Les 'bulls' comptaient sur quelques achats techniques en cette dernière séance du premier trimestre, mais cela est resté bien timide: il s'est échangé 5,1MdsE, ce qui n'est pas énorme pour une séance précédant le basculement vers le 2ème trimestre.

La prudence sur les marchés pourrait toutefois être renforcée, dans les journées qui viennent, par des indicateurs économiques susceptibles de brosser un tableau particulièrement sombre de l'activité, notamment aux États-Unis. La stabilisation des marchés reste donc fragile, à en croire les professionnels.
Wall Street n'a pas trop réagi à la publication de l'indice de confiance des consommateurs américains du Conference Board: il a chuté en mars vers 120,0 contre 132,6 en février... mais c'est 'moins pire que prévu' car les économistes l'anticipaient en baisse plus marquée vers 110.

Plus précisément, le sous-indice de la situation présente selon les consommateurs est passé de 169,3 à 167,7 d'un mois sur l'autre, quand celui portant sur leurs attentes s'affiche à 88,2, contre 108,1 le mois précédent.


En France, les prix à la consommation augmenteraient de 0,6% en mars 2020, après +1,4% le mois précédent, selon l'estimation provisoire réalisée par l'Insee en fin de mois. Sur un mois, ils seraient stables, comme le mois précédent.

En février 2020, les dépenses de consommation des ménages en biens en France diminuent légèrement en volume, de 0,1% après une contraction inattendue de 1,2% au mois de janvier (le mois des soldes), selon les chiffres publiés ce matin par l'Insee.
En Europe, l'inflation serait tombée à +0,7% contre +1,2% en février.

Aux Etats Unis, Goldman Sachs vient de revoir fortement à la baisse sa prévision de contraction du PIB au 2ème trimestre, de -24 à -34% (le 'Qi' devrait se solder par -9% (au lieu de -6%, à cause des 15 derniers jours de ralentissement).
Bloomberg et UBS se montrent les plus optimistes avec 'seulement' -9 à -9,5% de recul du PIB au 'Q2'.

Le pétrole remonte après avoir établi un 'plus bas' de 17 ans vers 22$ (il cote 23,2$ sur le 'Brent') avec des rumeurs de reprise des pourparlers entre la Russie, l'Arabie... et peut-être une implication des Etats Unis (Trump avait promis 'de s'en occuper le moment venu').
Le Dollar poursuit sa remontée avec +0,6% à 1,0985/E, il avait déjà gagné +1,2% la veille, l'Or rechute de -1% vers 1.600$.

Du côté des valeurs, les banques restent sous pression avec -2 à -3% sur BNP-Paribas et Sté Générale. LVMH lâche -3,3%.

JCDecaux (+5,3%) annonce l'acquisition d'une participation minoritaire dans Clear Media Limited, au sein d'un consortium ayant constitué un véhicule ad hoc afin de soumettre une OPA conditionnelle pour acquérir la totalité du capital de cette société cotée à Hong Kong.

Carrefour (+1,4%) annonce que deux millions de masques sont arrivés dimanche soir sur le sol français et actuellement en cours de répartition dans l'ensemble de ses entrepôts et magasins. Ces livraisons se poursuivront dans les semaines prochaines.

Dans le contexte lié à l'épidémie, L'Oréal (-3%) indique que son conseil d'administration a décidé de reporter au 30 juin l'assemblée générale mixte initialement fixée le 21 avril. Il fixera ultérieurement les dispositions pour sa tenue ainsi que pour le dividende. L'absence de visibilité sur le calendrier de sortie de cette crise sanitaire conduit par ailleurs L'Oréal à suspendre sa guidance.


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