Paris (awp/afp) - L'armateur français CMA-CGM a de nouveau profité de la surchauffe du transport maritime en 2022, avec un bénéfice net record de 24,88 milliards de dollars (environ 23,4 milliards d'euros), le plus haut publié par une entreprise française pour l'année 2022, devant ceux de TotalEnergies, Stellantis et LVMH.

En 2022, CMA-CGM a transporté 21,7 millions de conteneurs et le chiffre d'affaires de l'armateur marseillais a augmenté de 33,1% sur un an, à 74,5 milliards de dollars (environ 70,1 milliards d'euros), malgré un ralentissement de l'activité en fin d'année, a indiqué le groupe dans un communiqué vendredi.

Un profit aussi important est du quasi jamais vu en France. En 2021, le groupe Vivendi avait publié 24,69 milliards d'euros de bénéfice net, un chiffre toutefois dopé par la plus-value exceptionnelle de la cession d'Universal Music.

Le troisième armateur mondial a été porté par les prix historiquement hauts du fret maritime depuis le début de la pandémie, avec la reprise de la demande et des ports congestionnés. Son concurrent danois Maersk a lui aussi profité de ce contexte, avec un bénéfice net de 29,2 milliards de dollars sur l'année.

Après avoir évité la faillite en 2009 et perdu encore 229 millions de dollars en 2019, CMA-CGM avait déjà vu son bénéfice net exploser en 2021 à 17,9 milliards de dollars.

L'armateur a atteint en 2022 un niveau de marge opérationnelle stratosphérique de 44,7% (+3,4 points sur un an), faisant mieux que des groupes de luxe comme LVMH. Il a gagné en moyenne 2.711 dollars par conteneur sur l'année.

Le groupe a assuré qu'il réinvestissait "près de 90% des bénéfices", dont deux milliards en France. Il a multiplié les investissements dans des bateaux et terminaux portuaires (à New York et en Inde notamment).

Mais la fête pourrait être finie: "la croissance économique, initialement en plein rebond postpandémie, s'est ralentie", indique CMA-CMG. Le chiffre d'affaires du groupe a baissé de 3,6% au dernier trimestre de 2022 et son bénéfice a été divisé par deux, touchés notamment par un ralentissement du fret maritime.

afp/rp