CALI, Colombie (Reuters) -Les pays participant à la COP16, le sommet des Nations unies sur la biodiversité organisé en Colombie, se sont mis d'accord samedi sur la manière dont les entreprises des secteurs pharmaceutique et cosmétique devraient payer pour utiliser des informations génétiques tirées de la biodiversité dans leur recherche et développement.
Près de 200 pays se sont réunis dans la ville colombienne de Cali afin de mettre en oeuvre l'accord-cadre mondial de Kunming à Montréal, conclu en 2022, qui vise à enrayer le déclin rapide de la biodiversité d'ici à 2030.
Les paiements pourraient générer des milliards de dollars pour la conservation de la nature, qui seraient versés à un fonds chargé de distribuer la moitié des recettes aux peuples autochtones et aux communautés locales.
Les données génétiques issues de la nature sont utilisées dans une large gamme de produits, allant du riz enrichi en nutriments au jean délavé à l'aide d'enzymes dérivées de microbes.
L'accord intervient après que les pays participant à la COP16 ont convenu, vendredi en fin de journée, de créer un organe permanent de consultation officielle des communautés autochtones et locales sur les décisions des Nations unies relatives à la nature, et de reconnaître le rôle des communautés d'ascendance africaine dans la conservation de la biodiversité.
L'accord sur le paiement des informations génétiques semblait voué à l'échec en raison de désaccords entre les pays, principalement l'Inde et la Suisse, qui ont fait durer les négociations toute la nuit et jusqu'à l'aube avant que la mesure ne soit adoptée.
Les industries qui devront payer pour l'utilisation du matériel génétique comprennent, entre autres, les secteurs pharmaceutique, cosmétique et biotechnologique.
Le fonds de Cali, du nom de la ville hôte de la COP16, sera financé par des paiements effectués par les entreprises admissibles, qui devront verser 0,1% de leur chiffre d'affaires ou 1% de leurs bénéfices, selon le texte adopté par le sommet.
"Le signal clair envoyé par la COP16 aujourd'hui est que les grandes entreprises doivent rembourser ce qu'elles doivent pour protéger la nature", a déclaré Glenn Walker, responsable du programme nature de Greenpeace Australie-Pacifique.
(Reportage de Jake Spring et Oliver Griffin, version française Camille Raynaud et Benjamin Mallet)
par Jake Spring et Oliver Griffin