PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en hausse timide et la plupart des Bourses européennes évoluent sans tendance claire à mi-séance jeudi, l'attente des déclarations de la Banque centrale européenne (BCE) incitant les investisseurs à la prudence après un début de séance marqué par une avalanche de résultats de sociétés.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais préfigurent une progression de 0,17% pour le Dow Jones, de 0,24% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,47% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,49% à 6.786,82 points vers 10h45 GMT, au plus haut depuis le 18 août, mais à Londres, le FTSE 100 cède 0,17% et à Francfort, le Dax recule de 0,17%.

L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 0,22%, le FTSEurofirst 300 et le Stoxx 600 de 0,12%.

La séance à Wall Street sera encore une fois animée par les publications de résultats, avec entre autres ceux de Merck et Caterpillar en attendant Apple et Amazon après la clôture, mais aussi par les chiffres hebdomadaires des inscriptions au chômage et la première estimation du produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis au troisième trimestre

Les marchés européens, eux, attendent surtout les annonces de la BCE même si elle laissera très probablement sa politique monétaire inchangée.

Les investisseurs suivront attentivement la conférence de presse de sa présidente, Christine Lagarde, à partir de 12h30 GMT, en guettant une éventuelle évolution de son discours sur l'inflation et les anticipations de taux d'intérêt, celles des marchés marquant un décalage de plus en plus net avec les indications données par la banque centrale.

TAUX

Les rendements des emprunts d'Etat de référence pour la zone euro sont en hausse, à -0,164% pour le Bund allemand à dix ans et 0,191% pour l'OAT française de même échéance. Et ce mouvement est aussi marqué pour les échéances plus courtes, les plus sensibles aux anticipations inflationnistes: le deux ans allemand prend par exemple près de deux points de base à -0,628% après un pic de 14 mois à -0,593%.

Parallèlement, l'écart entre les rendements à dix et 30 ans allemands est tombé au plus bas depuis mars 2020, reflétant la monté des craintes d'une période de "stagflation" conjuguant croissance faible et inflation élevée.

"La BCE va devoir faire face au fait que ses prévisions d'inflation sont trop basses sans donner une impression de panique", a résumé Antoine Bouvet, stratège taux d'ING, invité du Reuters Global Markets Forum,. "On voit bien à quel point il est dans son intérêt d'en dire le moins possible."

VALEURS EN EUROPE

La prudence de mise avant les déclarations de Christine Lagarde freine les valeurs bancaires européennes, dont l'indice Stoxx recule de 0,55%.

La plus forte hausse sectorielle est pour le compartiment de l'alimentation et des boissons (+1,26%), tiré par le géant de la bière AB InBev, qui prend 7,46% après avoir revu ses prévisions à la hausse.

Parmi les autres publications saluées par le marché figurent celles de Cap Gemini (+5,00%), STMicroelectronics (+5,08%) et Dassault Systèmes (+4,57%).

Dans le rouge, Volkswagen perd 3,02% après avoir réduit sa prévision de livraisons en raison de la pénurie de semi-conducteurs. Affecté lui aussi, Stellantis grappille néanmoins 0,36% après avoir confirmé son objectif de marge pour cette année.

CHANGES

L'euro est pratiquement inchangé à 1,16 dollar à une heure des annonces de la BCE, après être brièvement tombé à 1,1583.

Le billet vert est en légère hausse face aux autres grandes devises (+0,05%) dans l'attente des indicateurs américains du jour.

Le yen s'apprécie un peu mais reste proche de ses récents plus bas après le statu quo sans surprise de la Banque du Japon, qui a ramené à zéro sa prévision d'inflation pour l'exercice budgétaire à mars 2022.

PÉTROLE

Les cours du pétrole sont tombés à leur plus bas niveau depuis deux semaines au lendemain de l'annonce de la reprise des discussions entre l'Iran et l'Occident et de celle d'une augmentation bien supérieure aux attentes des stocks de brut aux Etats-Unis (+4,3 millions de barils).

Les inquiétudes pour la demande sont par ailleurs nourries par les signes de résurgence de l'épidémie de COVID-19 dans plusieurs pays, dont l'Allemagne et la Russie.

Le Brent abandonne 1,7% à 83,14 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 1,95% à 81,05 dollars.

(Reportage Marc Angrand, avec Abhinav Ramnarayan à Londres, édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand