Ottawa (awp/afp) - La Banque du Canada a maintenu mercredi son principal taux directeur à 1,50%, disant "jauger la réaction de l'économie" à la hausse d'un quart de point réalisée en juillet, avant de le relever à nouveau pour maintenir l'inflation autour de 2%.

Les prix à la consommation ont cru de 3% en juillet, dépassant les prévisions, et "des taux d'intérêt plus élevés seront nécessaires pour assurer l'atteinte de la cible d'inflation", a indiqué l'institut d'Ottawa dans un communiqué.

Ce taux de 3% "supérieur aux prévisions est surtout attribuable à la hausse soudaine des tarifs aériens", a noté la Banque centrale, prévoyant que l'inflation reviendra "vers 2% au début de 2019, à mesure que les effets des hausses passées des prix de l'essence se dissiperont".

Car de manière générale, a-t-elle souligné, "les mesures de l'inflation fondamentale utilisées par la Banque demeurent fermement autour de 2%".

La Banque "surveille également de près le déroulement des négociations concernant l'Aléna", l'accord de libre-échange nord-américain qu'Ottawa et Washington cherchent à moderniser, "et l'évolution d'autres politiques commerciales", avant de procéder à une nouvelle hausse, a-t-elle relevé.

Attendre que les discussions sur la révision de l'Aléna --un traité commercial stratégique-- soient conclues est "sage", a estimé Avery Shenfeld, économiste à la banque CIBC.

"Une hausse du taux en octobre semble probable puisque, tel que nous l'attendons, un accord sur l'Aléna aura été conclu d'ici là", a-t-il relevé dans une note.

"Les tensions commerciales élevées restent un des principaux risques qui pèsent sur les perspectives mondiales, et elles exercent des pressions à la baisse sur le prix de certains produits de base", a fait valoir la Banque du Canada, notant en outre que "les tensions financières se sont intensifiées dans certains pays émergents".

A l'échelle nationale, la hausse de 2,9% du PIB canadien au deuxième trimestre devrait être suivie d'un ralentissement temporaire au trimestre suivant, "surtout sous l'effet de fluctuations continues de la production et des exportations d'énergie", a fait valoir la Banque centrale.

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