Ottawa (awp/afp) - La Banque centrale du Canada a annoncé mercredi le maintien à 1,75% de son principal taux directeur, conformément aux prévisions du marché, soulignant que "la croissance fait face à des vents contraires qui s'accumulent".

L'institut monétaire d'Ottawa, qui avait relevé son principal taux de 1,50% à 1,75% en octobre, a souligné qu'une nouvelle révision de celui-ci dépendrait de "l'évolution des dépenses des ménages, des marchés pétroliers et des politiques commerciales mondiales" et en particulier des négociations entre Washington et Pékin.

"Les données récentes portent à croire que le ralentissement de l'économie mondiale a été plus prononcé et plus généralisé que la Banque l'avait prévu" en janvier, a-t-elle écrit dans sa note.

La Banque centrale a souligné que "les tensions concernant le commerce extérieur et l'incertitude (qui en découle, NDLR) pèsent lourdement sur la confiance et l'activité économique" et que "la résolution des conflits commerciaux améliorerait les perspectives de l'économie mondiale".

Ces tensions commerciales sont liées au vent protectionniste que fait souffler sur l'économie mondiale l'administration américaine du président Donald Trump, avec en particulier des négociations ardues entre les États-Unis et la Chine, scrutées par l'ensemble des marchés.

Au Canada, la Banque "prévoyait un ralentissement temporaire de l'économie à la fin de 2018 et au début de 2019", principalement en raison de l'effondrement des prix du pétrole, dont ce pays est le quatrième producteur et exportateur mondial.

Or, "au quatrième trimestre, le ralentissement a été plus marqué et plus généralisé que prévu" avec une croissance du Produit intérieur brut (PIB) limitée à 0,4%, selon des chiffres officiels publiés vendredi dernier.

Pour l'ensemble de 2018, le Canada a enregistré une progression de 1,8% de son PIB, en baisse par rapport à la croissance de 3% de 2017.

Fin 2018, "les dépenses de consommation ont été modestes et le marché du logement atone, en dépit de la forte croissance de l'emploi et du revenu du travail", a résumé la Banque du Canada.

L'institut d'Ottawa avertit donc: "Il semble maintenant que la croissance de l'économie (...) sera plus faible au premier semestre de 2019 que la Banque l'avait prévu en janvier", en disant alors s'attendre à une croissance du PIB de 1,7% en 2019.

Dans ce contexte, la Banque "estime que les perspectives continuent de justifier un taux d'intérêt directeur qui se situe sous la fourchette neutre".

"Étant donné l'incertitude accrue quant au moment des futures hausses de taux, le Conseil de direction surveillera attentivement l'évolution des dépenses des ménages, des marchés pétroliers et des politiques commerciales mondiales", conclut la Banque centrale canadienne.

afp/rp