Selon Didier Saint-Georges, Managing Director et Membre du Comité d'Investissement de Carmignac Gestion, l'apport massif de liquidités supplémentaires par les banques centrales place les marchés dans la position d'une piscine à débordement. Par effet d'éviction des investisseurs, le prix très élevé atteint par les obligations « sans risque » se propage progressivement à l'ensemble des classes d'actifs.

Le gonflement de la prime de risque - qu'il définit comme le surcroit de « rendement bénéficiaire » offert par les actions au-dessus des emprunts d'Etat - que provoque l'écrasement des rendements obligataires permet ainsi de justifier des valorisations élevées des marchés actions.

Le gestionnaire d'actifs donne comme exemple la zone euro où les multiples de résultats atteignent aujourd'hui 16 fois les résultats attendus cette année. Ce niveau représente non seulement un doublement par rapport aux multiples qui prévalaient il y a trois ans, mais il se situe aussi 4 écarts-types au-dessus de la moyenne des dix dernières années. Autrement dit, les multiples de résultats se situent près de 40% au-dessus de cette moyenne.

Au final, en s'engageant à effectuer des achats d'obligations massifs et tardifs (les taux d'intérêt obligataires sont déjà très bas), la BCE génère des distorsions sans précédent dans le prix des actifs financiers, avertit Carmignac Gestion.