"La surprise persistante des marchés face à la résilience de l’inflation et la prise en compte trop partielle des facteurs sous-jacents à la hausse des prix de long terme sont les marchepieds d’une tendance durable", affirme Frédéric Leroux, membre du comité d'investissement de Carmignac.

Comme facteurs inflationnistes structurels, il cite la démographie (moins d'épargnants dans le monde, moins de jeunes Chinois à intégrer à tout prix dans le marché du travail), le commerce (reflux du commerce mondial dans le PIB et de sa désinflation compétitive, la fin possible de la baisse des prix dans le commerce en ligne), la sociologie (préférence pour l'éthique au détriment de l'efficacité immédiate), ou encore la transition énergétique.

Selon Frédéric Leroux, la tolérance à la douleur étant ce qu'elle est aujourd'hui, il y a fort à parier que, dès les premiers reflux de l'inflation sous-jacente, les banquiers centraux se précipiteront pour baisser les taux. Ce sera "trop tôt", prévient le gestionnaire d'actifs.

Le caractère durable de l'inflation "est une hypothèse sérieuse qui nous conduit à une structuration de nos portefeuilles diversifiés en phase avec le cycle économique", poursuit-il. "Cet environnement inconnu de beaucoup d'opérateurs de marchés est ainsi de nature à favoriser les gestions actives, y compris obligataires contrairement aux idées reçues", conclut Frédéric Leroux.