* La croissance organique ralentit légèrement à 5,1% au T4

* L'impact des "Gilets jaunes" a été de €50 mlns sur le CA

* Solide croissance au Brésil

* Le groupe confirmes ses objectifs de résultats 2018 (Actualisé avec détails)

par Pascale Denis

PARIS, 17 janvier (Reuters) - Casino, qui vu sa croissance organique légèrement ralentie par le mouvement des "Gilets jaunes" au quatrième trimestre, s'est montré confiant dans sa dynamique commerciale en France et a confirmé ses objectifs de résultats annuels.

Le distributeur français a fait état jeudi d'une croissance organique de 5,1% au dernier trimestre de l'année, après une progression de 5,4% au cours des trois mois précédents.

En France, les ventes ont faibli dans l'ensemble des formats et ont reculé de 0,5% à magasins comparables, taux de change constants, hors essence et effets calendaires dans les hypermarchés.

Ces grands formats ont été les plus affectés par les blocages qui ont fortement perturbé l'accès aux entrepôts et à certains magasins pendant les samedis de novembre et décembre.

Malgré le mouvement de protestation, qui a coûté au groupe 50 millions d'euros de chiffres d'affaires, les objectifs de progression du résultat opérationnel courant (ROC) en France et au niveau du groupe "devraient être atteints", a déclaré David Lubek, directeur financier de Casino, lors d'une conférence téléphonique avec la presse.

Il s'est également dit confiant dans la capacité du groupe à faire progresser ce résultat de plus de 10% en 2019, grâce aux leviers de son alliance dans les achats avec Auchan, de la monétisation de ses données et de l'optimisation de sa logistique et de ses coûts.

Il a également confirmé que Géant renouerait avec la rentabilité en 2018 et a dit tabler sur une forte progression des résultats des hypers en 2019, grâce à la cession prévue - "et en bonne voie " - de 20 magasins déficitaires.

"MIX" POSITIF

En dehors de l'impact ponctuel des "Gilets jaunes", les hypermarchés français en ont fini avec la réduction de leurs surfaces et profitent, selon David Lubek, d'un "mix" positif lié à la progression des ventes de produits bio et frais, plus rémunérateurs, ainsi que de celle du trafic liée aux "corners" CDiscount installés dans les magasins.

Les scènes de violences qui ont émaillé les manifestations en France ont également freiné le tourisme et pesé sur le trafic dans les magasins parisiens, notamment Monoprix - l'enseigne la plus rentable du groupe - dont les ventes ont limité leur hausse à 0,5% au dernier trimestre de 2018.

Elles ont aussi pénalisé Franprix, resté stable.

A l'inverse, le groupe a encore signé une solide progression au Brésil (+6,9%) grâce à un retour de l'inflation sur les produits alimentaires.

Le groupe s'était fixé pour objectif de parvenir à une croissance de plus de 10% du ROC hors plus-values immobilières en France en 2018 et, pour le groupe, une hausse de plus de 10% également, incluant cette fois les plus-values immobilières mais excluant changes et crédits fiscaux.

L'objectif de réduction de la dette d'un milliard d'euros a lui aussi été confirmé.

Plombé par son endettement, Casino a engagé un deuxième plan de cessions d'actifs totalisant 1,5 milliard d'euros pour alléger son bilan et regagner la confiance des investisseurs.

Avec la vente de murs de Monoprix et de 15% de la foncière Mercialys, les cessions totalisent à ce jour 1,1 milliard d'euros.

Le titre Casino, qui avait touché un nouveau plus bas depuis plus de 20 ans en août 2018, à 25,37 euros, plombé par des inquiétudes sur la dette du groupe et celle de sa maison-mère Rallye, a plongé de 28% sur l'ensemble de l'année 2018.

Il a fini à 36,19 euros jeudi, en hausse de 0,41% depuis le début janvier.

Au total, les ventes ont atteint 9,93 milliards d'euros au 4e trimestre (+0,2% en données publiées), un chiffre supérieur au consensus de 9,8 milliards d'euros établi par la société. Sur l'ensemble de 2018, elles ont totalisé 36,6 milliards (-2,4%).

Les chiffres de Carrefour sont attendus le 22 janvier. (Pascale Denis, édité par Benoît Van Overstraeten)