(Actualisé avec des précisions, contexte)

par Agnieszka Flak et Stephen Jewkes

MILAN, 30 mars (Reuters) - Telecom Italia a annoncé mercredi avoir choisi Flavio Cattaneo comme nouvel administrateur délégué, quelques jours après la démission de son prédécesseur Marco Patuano, sur fond, selon des sources, de divergences stratégiques avec Vivendi, principal actionnaire de l'opérateur télécoms avec 24,9% du capital.

La décision du conseil d'administration a été unanime, a dit une source.

Flavio Cattaneo, administrateur indépendant de Telecom Italia, a une longue expérience des entreprises publiques, y compris en tant que directeur général du groupe de télédiffusion RAI et qu'administrateur délégué du gestionnaire de réseaux électriques Terna.

Il dirige actuellement la société ferroviaire NTV, qu'il a remis sur la voie de la rentabilité plus vite que prévu.

Son nom avait été abondamment cité pour la succession de Marco Patuano, qui a démissionné le 21 mars.

"Cattaneo est quelqu'un qui sait parler au marché et il en a besoin au vu de toutes les épreuves auxquelles Telecom Italia est confronté", a dit une personne connaissant Cattaneo.

La vente d'une participation dans la filiale relais INWIT et l'avenir de la filiale brésilienne de l'opérateur télécoms italien figurent parmi les premiers dossiers que Cattaneo aura à traiter.

Patuano voyait dans TIM Participaçoes un actif stratégique, tandis que Vivendi pousse au contraire Telecom Italia à quitter le Brésil, ont dit des sources.

"La combinaison d'un nouveau patron et d'une position plus énergique du principal actionnaire pourrait produire un effet d'accélération du processus de décision", a dit un trader.

Le redressement de Telecom Italia pourrait impliquer des suppressions d'emplois et, selon des sources, la question des réductions de coûts a été source d'accrochages entre Patuano, un vétéran de l'opérateur télécoms italien, et Vivendi.

Cattaneo, 52 ans, a de bonnes relations avec Silvio Berlusconi, alors même qu'il se dit que Vivendi rechercherait une alliance avec le télédiffuseur Mediaset, propriété de l'ex-président du Conseil italien, concernant son service de télévision payante.

Enfin, l'expérience de Cattaneo à la RAI et ses deux années passées au conseil d'administration de Telecom Italia sont a priori des atouts pour le projet de Vincent Bolloré, le patron de Vivendi, de transformer l'opérateur télécoms en une plateforme de télécommunications et de contenus avec une forte implantation dans le sud de l'Europe.

L'action Telecom Italia a perdu 0,31% en Bourse de Milan. (Paola Arosio et Agnieszka Flak, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)