Shanghai (awp/afp) - L'opérateur téléphonique China Telecom, forcé de quitter Wall Street en début d'année, espère lever 6,6 milliards de francs suisses lors d'une prochaine introduction en Bourse à Shanghai, ce qui en ferait un montant record cette année au niveau mondial.

La Chine a longtemps encouragé ses entreprises à se mondialiser et nombre d'entre elles lèvent des fonds aux Etats-Unis pour se développer.

Mais dans un contexte de rivalité croissante avec Washington, en particulier dans le domaine de la technologie, Pékin incite ses champions à se coter sur les places boursières nationales comme Shanghai, Shenzhen ou Hong Kong.

China Telecom, auparavant coté aux Etats-Unis, a dû quitter Wall Street en janvier, avec ses concurrents China Mobile et China Unicom, à la suite d'un décret de l'ancien président américain Donald Trump (2017-2021). Le texte interdit à tout citoyen américain d'investir dans une liste d'entreprises accusées d'être mêlées au complexe militaire chinois.

Déjà cotée à Hong Kong, China Telecom va mettre sur le marché plus de 10 milliards de titres à Shanghai, a indiqué vendredi l'entreprise dans un communiqué.

Le prix d'introduction a été fixé à 4,53 yuans (0,64 franc). L'ensemble représente 47,09 milliards de yuans (6,6 milliards de francs suisses). La date d'entrée en Bourse n'est pas connue.

Cette opération intervient au moment où de nombreuses firmes chinoises cotées aux Etats-Unis font ces derniers mois leur entrée en Bourse, également dans leur pays d'origine.

JD.com, un géant du commerce en ligne incontournable en Chine, coté au Nasdaq, l'est aussi à Hong Kong depuis l'an dernier.

Plus récemment, le géant de l'internet Baidu (le "Google chinois"), déjà coté au Nasdaq américain, avait lui levé quelque 2,8 milliards de francs suisses lors d'une seconde cotation en mars à la Bourse de Hong Kong.

Du fait de tensions exacerbées avec les Etats-Unis, la Chine souhaite par ailleurs durcir les conditions de cotation à l'étranger pour ses entreprises. Ces dernières devront au préalable être irréprochables en matière de cybersécurité, en vertu d'un projet de réglementation.

afp/fr