Pékin (awp/afp) - Près d'un quart des entreprises allemandes présentes en Chine ont décidé de délocaliser tout ou partie de leur production ou bien envisagent de le faire, principalement en raison de la hausse des coûts de production dans le pays, selon une étude publiée mardi.

D'après un sondage annuel de la Chambre de commerce allemande en Chine réalisé auprès de 526 entreprises adhérentes, 10% de ces dernières ont déjà pris la décision de retirer des capacités de production du pays et 13% envisagent de le faire, soit un total de 23%.

Ce pourcentage est en légère hausse par rapport à 2018, lorsqu'il s'affichait à 19%.

Seul un tiers des entreprises concernées envisagent de quitter entièrement la Chine, les autres évoquant simplement un transfert partiel de capacités à l'étranger, avec pour destinations prioritaires l'Inde ou l'Asie du sud-est.

Sur les 104 entreprises qui ont décidé de partir ou l'envisagent, 71% citent comme motif la hausse des coûts de production, particulièrement de la main-d'oeuvre.

Trente-trois pour cent évoquent un environnement défavorable en matière de politiques publiques et 25% l'impact de la guerre commerciale Chine-USA, qui frappe les entreprises allemandes exportant à partir de l'un ou l'autre pays.

"Les perspectives commerciales sont tombées au plus bas depuis des années", relèvent les auteurs de l'étude, soulignant que seules 27% des entreprises interrogées pensent atteindre ou dépasser leurs objectifs cette année.

Quant aux perspectives d'investissement, 26% des entreprises sondées (contre 18% en 2018) disent ne pas prévoir d'investir en Chine dans les deux années qui viennent. Trente-sept pour cent jugent "insuffisants" les efforts du gouvernement chinois pour assurer des règles du jeu équitables en faveur des entreprises étrangères.

"La concurrence doit être loyale. Les entreprises étrangères, y compris allemandes, et les entreprises chinoises doivent jouer suivant les mêmes règles", a déclaré l'ambassadeur d'Allemagne, Clemens von Goetze, lors de la présentation de l'étude à la presse.

M. von Goetze a assuré qu'il continuerait à plaider auprès de Pékin sur la question des subventions aux entreprises chinoises du secteur public et des appels d'offre.

L'étude de la Chambre de commerce révèle un faible intérêt des entrepreneurs allemands à l'égard du colossal projet d'infrastructures eurasiatiques des Nouvelles routes de la soie, prôné par le président chinois Xi Jinping.

Cette initiative "est principalement financée par la Chine et mise en oeuvre par des entreprises chinoises", a relevé l'ambassadeur d'Allemagne. "Il n'y a pas eu par exemple d'appels d'offres passés selon les règles internationales. Il n'est pas étonnant que les entreprises allemandes soient mal informées", a-t-il souligné.

afp/buc