par Lee Chyen Yee

TAIPEH, 7 juin (Reuters) - Les grands fabricants de semi-conducteurs entendent investir le segment des puces bon marché pour répondre à la demande croissante de smartphones d'entrée de gamme à moins de 1.000 yuans (125 euros) en Chine.

Des entreprises comme Qualcomm et Broadcom ont déclaré,, à l'occasion du Computex, le deuxième plus important salon informatique au monde, qui se tient jusqu'au 9 juin à Taipeh, vouloir compenser les faibles marges des puces low cost en jouant sur les volumes.

Les opérateurs télécoms continuent de leur côté à subventionner massivement ces combinés abordables, comme le C8650 d'Huawei Technologies, le U880 de ZTE ou le Lephone A65 de Lenovo.

Pour concurrencer les groupes taïwanais Mediatek et MStar Semiconductor ainsi que le chinois Spreadtrum Communications, le fabricant américain de puces Qualcomm a lancé l'année dernière le programme Qualcomm Reference Design (QRD) permettant de concevoir des mobiles à bas coût.

"Nous voulons continuer à amener notre technologie vers le marché de masse", a déclaré à la presse à Taipeh Rob Chandhok, vice-président de Qualcomm.

Interrogés sur les smartphones à moins de 1.000 yuans, les dirigeants de Broadcom se sont de leur côté engagés à fournir des puces pour des modèles d'entrée de gamme sur des marchés comme la Chine.

UN MARCHÉ EN PLEIN EXPANSION

D'après le cabinet d'études IDC, la part de marché des smartphones à moins de 1.000 yuans est passée au premier trimestre à 21%, contre 12% il y a un an.

"Il y a encore de belles perspectives pour ces modèles (à moins de 1.000 yuans) car de nombreuses personnes utilisant des 'features phones' (ancêtres des smartphones) n'ont pas encore eu leur premier smartphone", a déclaré TZ Chuang, analyste au cabinet IDC à Pékin.

Alors que l'iPhone d'Apple et le Galaxy de Samsung rencontrent principalement du succès dans les villes riches de la côte chinoise, il existe un intérêt croissant à cibler les consommateurs des villes moins aisées avec des smartphones meilleur marché.

Soulignant cette tendance, les chinois Haier Electronics et Alibaba Cloud Computing ont lancé mercredi un smartphone à 999 yuans.

Le mois dernier, Baidu, le premier moteur de recherches chinois, a annoncé qu'il avait l'intention de lancer un smartphone low-cost en partenariat avec Foxconn Technology, Sichuan Changhong Electric et China Unicom .

Sur les 1,02 milliard d'utilisateurs de téléphones mobiles que compte actuellement la Chine, seulement un peu plus de 10% utilisent la 3G (troisième génération). L'immense majorité reste cantonnée aux communications vocales et aux SMS. (Joël Bronner et Claude Chendjou pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)