Pékin (awp/afp) - Les prix à la consommation ont connu en novembre leur plus forte progression en Chine depuis 15 mois, avec une hausse de 2,3% sur un an, a annoncé jeudi le Bureau national des statistiques (BNS). L'indice des prix à la consommation, principale jauge de l'inflation, s'inscrit ainsi en forte hausse par rapport au mois d'octobre (+1,5% sur un an). Il s'agit de sa plus forte augmentation depuis août 2020.

La progression de l'indice est cependant inférieure aux prédictions des analystes, qui tablaient en moyenne sur une hausse de 2,5%, selon l'agence financière Bloomberg. La hausse du coût de la vie dans la deuxième économie mondiale est liée avant tout à une reprise des prix du secteur alimentaire, a noté un responsable du BNS, Dong Lijuan.

Les prix du porc, de loin la viande la plus consommée en Chine, ont notamment enregistré une hausse de 12,2% d'un mois à l'autre, après avoir doublé ces dernières années du fait d'une épidémie de peste porcine africaine qui a décimé les élevages chinois. Mais les prix avaient connu une accalmie depuis le début de l'année avec le reflux de la maladie.

Cette fois, les prix sont repartis à la hausse du fait d'une hausse de la demande saisonnière et d'une réduction de l'offre, a noté M. Dong. La population stocke davantage de produits alimentaires à l'entrée de l'hiver, a relevé Julian Evans-Pritchard, du cabinet Capital Economics, dans une récente note d'analyste.

En outre, "l'approvisionnement en viande de porc ne semble plus s'accroître", a-t-il souligné. Les autorités avaient suscité des achats de précaution début novembre en appelant la population à constituer des réserves de nourriture, dans un contexte de regain épidémique limité, accompagné de mesures de confinement.

Du côté des prix à la production, l'inflation s'est légèrement tassée le mois dernier, avec une progression de 12,9% seulement sur un an après 13,5% en octobre, un chiffre qui constituait un sommet sur 26 ans. Ce ralentissement est lié aux efforts des autorités pour améliorer l'approvisionnement des usines en matières premières, a estimé M. Dong, notant que la flambée des prix du charbon et des métaux s'était ralentie.

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