Pékin (awp/afp) - L'inflation a atteint le mois dernier en Chine son niveau le plus haut depuis février 2018, selon des statistiques officielles publiées mercredi, sous l'impulsion notamment des prix de l'alimentaire dans un contexte de demande intérieure toujours fragile.

L'indice des prix à la consommation, principale jauge de l'inflation, a augmenté de 2,7% en mai sur un an, a annoncé le Bureau national des statistiques (BNS).

Ce résultat est conforme aux prévisions d'un panel d'analystes interrogés par l'agence financière Bloomberg.

"Cette hausse générale de l'inflation résulte en grande partie de l'accélération des prix des denrées alimentaires", souligne l'économiste Shilan Shah du cabinet Capital Economics.

Les prix des fruits ont bondi en mai en raison de mauvaises conditions climatiques (+26,7% sur un an) et ceux du porc ont connu une nouvelle flambée (+18,2%), le cheptel en Chine étant décimé par une épidémie de grippe porcine africaine.

Les prix de cette viande, très consommée dans le pays asiatique, pourraient encore bondir "de 40% au cours des six prochains mois" tant l'approvisionnement est affecté, estimait dans une note le mois dernier l'économiste Ting Lu de la banque Nomura.

Mais cette accélération de l'inflation "ne doit pas être interprétée comme un signe de pression sur les prix", tempère Shilan Shah.

Hors alimentaire, "l'inflation est à son niveau le plus bas depuis trois ans" signe "que la pression du côté de la demande reste modérée".

Confrontée à un bras de fer commercial avec les Etats-Unis de Donald Trump et à des incertitudes sur l'issue des négociations, la demande en Chine demeure fragile en dépit d'une hausse de l'inflation.

De son côté, l'indice des prix à la production -- reflet de la demande intérieure -- a progressé à un rythme moins rapide en mai à 0,6% sur un an (contre 0,9% en avril).

"Cela s'explique en partie par la baisse du coût des matières premières, en particulier du pétrole", relève Capital Economics.

afp/buc