Pékin (awp/afp) - Le volume des prêts bancaires en Chine a reculé en mai par rapport à avril, tandis que l'ensemble du crédit ralentissait fortement en glissement annuel, selon des chiffres officiels publiés mardi, à l'heure où Pékin durcit ses efforts pour juguler l'endettement du pays.

Les établissements bancaires chinois ont accordé le mois dernier des prêts pour 1.150 milliards de yuans (152 milliards d'euros) contre 1.180 milliards de yuans en avril, a annoncé la banque centrale chinoise (PBOC).

C'est un repli surprise, les analystes sondés par l'agence Bloomberg ayant plutôt misé sur un léger gonflement (1.200 milliards de yuans).

Le crédit reste bridé par le net resserrement de la réglementation financière, les autorités cherchant à réduire les risques de bulle spéculative, particulièrement dans l'immobilier, à réduire les prêts et produits financiers jugés dangereux et mal supervisés et surtout à endiguer l'envolée de l'endettement dans le pays.

De son côté, l'agrégat appelé "social financing", une mesure large incluant des mécanismes de crédit hors des banques, n'a progressé que de 761 milliards de yuans en mai sur un mois, contre un bond de 1.560 milliards en avril.

Certes, l'accès de faiblesse des prêts bancaires est traditionnel en mai.

Mais dans l'ensemble, "la croissance du crédit dans son ensemble (en glissement annuel) a ralenti à son plus faible du niveau depuis une décennie", observe Chang Liu, analyste du cabinet Capital Economics, selon les calculs de sa firme.

Ces derniers tiennent compte de la frilosité des gouvernements des municipalités et collectivités locales, mises sous pression par le pouvoir central, à garantir des prêts, tandis que la "finance de l'ombre", vaste éventail d'instruments de crédit non régulés, est touché par des réglementations toujours plus restrictives et sévèrement appliquées.

Mais c'est au risque de plomber une activité économique fragile, des entreprises qui obtenaient des crédits auprès de la finance de l'ombre ayant du mal à se financer ailleurs, alors que les établissements bancaires se montrent, eux, plus pointilleux.

"Au final, les resserrements passés de politique monétaire et l'actuelle campagne de durcissement réglementaire pèsent sur l'expansion du crédit", mais la banque centrale devrait se voir forcée "d'assouplir sa position plus tard dans l'année si le ralentissement du crédit pénalise l'activité", prévient Chang Liu.

afp/rp