Pékin (awp/afp) - Les banques chinoises ont effacé pour plus de 300 milliards de dollars de créances douteuses en trois ans, a déclaré jeudi un haut responsable, Pékin tentant de rassurer les investisseurs sur sa capacité à prévenir l'envolée de l'endettement.

Les créances douteuses sont les prêts présentant un fort risque de non-remboursement.

L'annonce de ce chiffre impressionnant intervient à l'heure où Pékin a assoupli les conditions d'attribution des prêts, une initiative visant à contrer le ralentissement économique chinois.

Mais selon les analyses, cette mesure de relance alimentée par la dette pourrait s'avérer éphémère, et même entraîner une crise financière.

Selon Wang Shengbang, un haut responsable de la Commission chinoise de régulation du secteur bancaire (CBRC), le ratio de créances douteuses des banques du pays a enregistré depuis quatre ans et demi une progression constante, atteignant fin mars 1,75%.

Néanmoins, a-t-il assuré, les établissements bancaires étaient prêts à faire face à ces pertes et ont déjà effacé 2.000 milliards de yuans (304 milliards de dollars) de créances douteuses durant les trois dernières années.

"Les derniers chiffres montrent que les opérations du secteur bancaire sont généralement stables et les risques sous contrôle", a assuré M. Wang lors d'une conférence de presse.

"La CBRC a pris des mesures de précaution en prévision et en 2011 (...) avait obligé les banques à mettre davantage de côté alors que l'économie progressait, ce qui nous a permis d'autoriser d'importantes dépréciations d'actifs en période de ralentissement", a-t-il précisé.

La dette totale de la Chine atteignait fin 2015 les 168.480 milliards de yuans, soit l'équivalent de 249% du PIB national, selon une estimation de l'Académie chinoise des sciences sociales (ACSS), un think-tank gouvernemental.

Les risques les plus préoccupants concernent le secteur des sociétés non-financières, notamment les entreprises d'Etat, avait estimé la semaine dernière Li Yang, chercheur à l'ACSS.

Mais lors de la conférence de presse de jeudi, aucun des responsables présents -- de la banque centrale chinoise, du ministère des Finances et de l'agence nationale de planification -- n'ont répondu aux questions sur le niveau d'endettement des entreprises publiques, le modérateur appelant à interroger les "autorités compétentes".

afp/rp