Pékin (awp/afp) - L'activité manufacturière en Chine s'est contractée en janvier pour le sixième mois consécutif en raison de la situation sanitaire, selon un indice indépendant publié mercredi à rebours des chiffres officiels.

Après trois ans de mesures draconiennes, la deuxième économie mondiale a levé en décembre l'essentiel de ses restrictions contre le Covid-19 qui fragilisaient l'activité et suscitaient la colère d'une partie de la population.

L'explosion du nombre de malades dans les jours et semaines qui ont suivi la décision ont continué en janvier à peser sur le secteur industriel, d'après une enquête mensuelle du média économique Caixin.

L'indice d'activité des directeurs d'achat (PMI), calculé par le cabinet IHS Markit pour Caixin, s'est établi à 49,2 points le mois dernier, contre 49 points en décembre.

Un nombre inférieur à 50 traduit une contraction de l'activité.

L'indice Caixin, constamment dans le rouge depuis août, dresse un constat sur l'activité manufacturière à rebours de l'indicateur gouvernemental publié lundi (50,1).

L'enquête Caixin-Markit, qui sonde principalement les PME, est réputée dresser un tableau plus fidèle de la conjoncture générale. Le chiffre officiel se concentre pour sa part sur les grandes entreprises publiques.

En janvier, le marché du travail "s'est de nouveau contracté" en raison d'une hausse des infections au Covid-19, relève l'économiste Wang Zhe pour Caixin.

Résultat, "l'offre et la demande se sont affaiblies, tandis que la demande étrangère était morose [...] et les chaînes logistiques n'étaient pas entièrement rétablies", souligne M. Wang.

Le tableau est cependant loin d'être totalement noir: l'optimisme dans l'industrie était malgré tout à son plus haut niveau depuis avril 2021, selon Caixin, les entreprises anticipant largement une reprise post-Covid.

Au diapason, le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la hausse lundi ses prévisions de croissance pour la Chine cette année à 5,2%, contre 4,4% précédemment.

En 2022, la Chine a vu son produit intérieur brut (PIB) croître de 3%.

Ce rythme, qui ferait bien des envieux dans la plupart des grandes économies, n'en reste pas moins l'un des plus faibles depuis 40 ans pour le géant asiatique.

Pékin s'était fixé un objectif de 5,5%, un rythme déjà très inférieur à la performance de 2021, quand le PIB de la Chine avait progressé de plus de 8%, porté par la reprise après la première vague épidémique.

afp/ol