Pékin (awp/afp) - La Chine, qui planche activement sur le lancement d'une monnaie numérique, a "pratiquement terminé" ses essais et le cap des 5 milliards de dollars de transactions a déjà été franchi, selon la Banque centrale du pays.

La yuan numérique est un futur moyen de paiement électronique sur smartphone amené à potentiellement remplacer les pièces et les billets à l'incontournable effigie de Mao.

La Chine, qui réfléchit au projet depuis 2014 mais a accéléré les expérimentations ces derniers mois, est l'un des pays les plus avancés sur cette question.

La Banque centrale a toutefois indiqué vendredi "ne pas avoir de calendrier" pour lancer officiellement sa monnaie virtuelle. Mais le yuan numérique fera ses grands débuts en 2022 lors des Jeux olympiques d'hiver de Pékin.

"Les étrangers en visite en Chine pourront (y avoir accès) sans avoir à ouvrir un compte bancaire dans le pays", a assuré la Banque centrale, qui aura la responsabilité d'émettre cette monnaie dont la valeur sera identique au yuan.

Depuis plusieurs mois, des expérimentations sont menées au niveau local, notamment à Shanghai, où des habitants ont reçu de l'argent virtuel sur leur téléphone qu'ils peuvent utiliser dans certains commerces.

Quelque 35,4 milliards de yuans (5,4 milliards de dollars) de transactions ont été réalisées, a indiqué dans un rapport la Banque centrale, précisant que plus de 20,8 millions de personnes pouvaient payer en yuan numérique.

"Les tests du système sont pratiquement terminés", a-t-elle précisé.

Le yuan numérique est conçu en priorité pour des règlements en Chine mais la Banque centrale a également indiqué réfléchir à une utilisation transfrontalière.

Selon la Banque des règlements internationaux, une soixantaine de "juridictions" planchent sur une monnaie virtuelle ou sont déjà en phase d'expérimentation.

Mais seules les Bahamas disposent à ce jour officiellement d'une monnaie numérique nationale.

La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé mercredi le lancement d'un projet pilote de deux ans en vue d'introduire à plus longue échéance l'euro numérique.

Pékin interdit en revanche l'utilisation des cryptomonnaies car elles ne sont pas régulées par des institutions financières et sont sujettes à spéculation.

afp/rp