BAMAKO, 13 août (Reuters) - Chronologie de la crise au Mali, du coup d'Etat de mars 2012 à l'élection annoncée d'Ibrahim Boubacar Keïta à la présidence.

FIN 2011-DÉBUT 2012

Avec la chute de Mouammar Kadhafi, plusieurs centaines de Touaregs ayant combattu dans l'armée de l'ex-Guide libyen se réfugient au Mali avec des armes prélevées dans les arsenaux et renforcent la puissance de feu des indépendantistes touaregs du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA).

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2012

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21-22 mars - Des soldats attaquent le palais présidentiel à Bamako. Les mutins dirigés par le capitaine Amadou Sanogo annoncent qu'ils se sont emparés du pouvoir devant l'incapacité des autorités à mater la rébellion touarègue dans le nord.

25 mars-1er avril - Les rebelles du MNLA et des milices islamistes, dont Ansar Dine, exploitent la situation et progressent rapidement, prenant Kidal, Gao et Tombouctou, les principales villes du Nord. Le 6 avril, ils proclament l'indépendance du Nord-Mali, une sécession immédiatement rejetée par l'Union africaine, l'Algérie, les Etats-Unis et la France.

27 mai - Les rebelles touaregs du MNLA et l'organisation islamiste Ansar Dine décident d'unir leurs forces et de créer un Etat islamique indépendant dans le nord du Mali. Les rebelles annoncent qu'ils instaureront la charia (loi islamique) dans le nouvel Etat d'Azawad, mais pas sous une forme stricte. Quelques jours plus tard, l'accord est dénoncé par la rébellion touarègue qui le juge contraire à ses principes laïques.

27-28 juin - Les islamistes liés à Al Qaïda évincent les rebelles touaregs de la ville de Gao et disent avoir pris le contrôle total du nord du Mali.

8 septembre - Dans une vidéo diffusée par un site internet mauritanien, quatre otages français détenus depuis septembre 2010 par des islamistes dans le Sahel demandent à leurs familles, au groupe nucléaire Areva et au président François Hollande de tout faire pour les libérer. C'est la première preuve de vie de ces hommes depuis un an et demi.

18 septembre - Les dirigeants maliens par intérim demandent au Conseil de sécurité de l'Onu le vote d'une résolution donnant le mandat à une force internationale d'"aider l'armée malienne à reconquérir les zones occupées du nord du Mali".

19 septembre - Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) menace de morts les six otages français détenus au Mali et accuse la France de préparer une invasion du Nord avec des pays africains.

21 novembre - Les autorités françaises confirment qu'un Français a été enlevé au Mali, près de la frontière avec la Mauritanie et le Sénégal, portant à sept le nombre de ressortissants français détenus au Sahel.

20 décembre - Le Conseil de sécurité de l'Onu adopte à l'unanimité la résolution 2085 qui autorise le déploiement d'une force africaine d'assistance aux forces maliennes (Misma) pour une période initiale d'un an.

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2013

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4 janvier - Réagissant à l'initiative du Conseil de sécurité, les islamistes d'Ansar Dine renoncent au cessez-le-feu proposé le mois précédent au gouvernement, qu'ils accusent de ne pas prendre les négociations au sérieux et de préparer une intervention militaire.

10 janvier - Les insurgés islamistes progressent vers le sud et chassent l'armée de la localité stratégique de Konna, à 600 km environ au nord-est de la capitale, Bamako.

11 janvier - Répondant à un appel à l'aide des autorités maliennes, et dans l'attente du déploiement de la Misma, la France intervient militairement dans le cadre d'une opération baptisée Serval qui bloque l'avancée des islamistes.

Un pilote français de l'armée de l'air est tué dans les toutes premières heures de l'intervention.

16 janvier - En ALGERIE, des islamistes attaquent une installation gazière à In Amenas en affirmant agir "en réaction à l'ingérence flagrante de l'Algérie autorisant l'usage de son espace aérien par l'aviation française pour mener des raids contre le nord du Mali". Les forces algériennes mènent l'assaut. Le 21 janvier, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, annonce que 37 otages étrangers et 29 djihadistes ont été tués.

26 janvier - Les forces françaises et maliennes reprennent Gao, l'une des trois grandes villes du Nord, à 950 km au nord-est de Bamako.

28 janvier - La ville de Tombouctou est à son tour reprise par les forces françaises et maliennes. "Nous sommes en train de gagner cette bataille", déclare François Hollande à l'Elysée.

Le même jour, les rebelles touaregs du MNLA disent contrôler Kidal, la dernière grande ville du Nord-Mali, désertée par leurs anciens alliés islamistes. L'armée française prend le contrôle de son aéroport le 30 janvier.

8 février - Un attentat suicide est signalé pour la première fois depuis le début de l'intervention française. Il blesse un militaire malien au nord de Gao.

10 février - Après de nouveaux attentats suicide, des islamistes armés lancent une attaque surprise au coeur de Gao. Ils se heurtent aux troupes françaises et africaines.

19 février - Un deuxième soldat français, le sergent-chef Harold Vormezeele, est tué dans le massif des Ifoghas, dans le nord du Mali.

3 mars - Un soldat français de 26 ans, le caporal Cédric Charenton, est tué dans le nord du Mali "dans l'un des combats les plus violents" depuis le début de l'opération Serval.

6 mars - Un quatrième soldat français est tué.

17 mars - L'armée française enregistre un cinquième décès, celui du caporal Alexandre Van Dooren, 24 ans, qui appartenait au 1er régiment d'infanterie de marine d'Angoulême.

23 mars - La France confirme la mort d'Abdelhamid Abou Zeïd, l'un des principaux chefs d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), tué dans des opérations de l'armée française dans le nord du Mali à la fin du mois de février.

5 avril - En visite à Bamako, Laurent Fabius annonce que la France propose de laisser de façon permanente une "force d'appui" d'un millier de soldats au Mali.

9 avril - Une centaine de parachutistes français qui étaient basés dans le Nord quittent le Mali, première étape du retrait d'une partie des troupes françaises.

25 avril - Le Conseil de sécurité de l'Onu adopte à l'unanimité la résolution 2100, proposée par la France, qui crée à partir du 1er juillet une force de maintien de la paix au Mali de 12.600 militaires. Cette force, baptisée Mission des Nations unies de stabilisation au Mali (Minusma), sera appuyée par un contingent français.

29 avril - Le caporal-chef Stéphane Duval, du premier régiment de parachutistes d'infanterie de marine de Bayonne, meurt dans l'explosion d'une bombe au passage de son véhicule dans l'extrême nord du pays.

15 mai - La communauté internationale promet plus de 3,25 milliards d'euros d'aide au Mali lors d'une conférence des donateurs organisée à Bruxelles.

18 juin - Le gouvernement malien et les rebelles du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) signent un accord censé permettre à l'armée de reprendre position à Kidal, bastion des insurgés touaregs dans le nord-est du pays.

6 juillet - Levée de l'état d'urgence en vue de l'élection présidentielle.

28 juillet - Avec près de 40% de voix, Ibrahim Boubacar Keïta arrive très largement en tête du premier tour de l'élection présidentielle.

Le 11 août, au second tour, "IBK" est opposé à Soumaïla Cissé.

12 août - Sans attendre les premiers résultats officiels, Cissé reconnaît sa défaite. (voir ) (avec David Cutler à Londres; Hélène Duvigneau, Bertrand Boucey, Henri-Pierre André et Pascal Liétout pour le service français)