Les banques françaises chutent au lendemain du rachat de Credit Suisse par sa concurrente UBS pour 3 milliards de francs suisses. Plus forte baisse du CAC 40, Société Générale cède 5,42% à 20,05 euros, suivie par BNP Paribas (-5,21% à 41,99 euros) tandis que Crédit Agricole perd 3,07% à 9,68 euros. Au sein du SMI, Credit Suisse dévisse de plus de 62% à 0,698 franc suisse et UBS près de 14% à 14,76 francs suisses.

Selon les termes de la transaction, les actionnaires du Credit Suisse recevront 1 action UBS pour 22,48 actions Credit Suisse détenues, ce qui équivaut à 0,76 franc suisse par action. Le titre Credit Suisse a clôturé vendredi au niveau bien plus élevé de 1,86 franc suisse.

Dans le cadre de cette opération, UBS bénéficie d'une protection 25 milliards de francs contre notamment d'éventuelles dépréciations et les coûts restructurations, ainsi qu'une protection supplémentaire de 50% sur les actifs non-stratégiques.

La Confédération a ainsi accordé une garantie de 9 milliards de francs à l'acquéreur "afin de réduire les risques que cet établissement encourt du fait de l'acquisition de certains actifs pouvant potentiellement subir des pertes, dans la mesure où ces éventuelles pertes devaient dépasser un seuil déterminé ".

" Le soutien exceptionnel de l'État déclenche un amortissement complet de la valeur nominale de tous les emprunts AT1 de Credit Suisse pour un volume d'environ 16 milliards de francs, et donc une augmentation des fonds propres de base ", a expliqué en outre l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers FINMA.

Cette dernière décision " sera le principal problème à moyen et à long terme pour le secteur bancaire européen, d'autant plus que la société a été rachetée hier avec une valeur positive ", prévient Deutsche Bank. " Elle augmentera probablement le coût du capital pour les banques ".

Dans un entretien accordé au " Monde ", le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau s'est voulu rassurant sur les banques françaises. "L'industrie bancaire en France est concentrée autour de six grandes banques qui ont toutes un modèle d'affaires stable et profitable, une forte maîtrise des risques, et un haut degré de conformité aux règles", a-t-il déclaré, soulignant qu'elles étaient " solides ".

Hier soir déjà, Christine Lagarde, avait mis en avant la solidité des banques européennes en déclarant : " Le secteur bancaire de la zone euro est résistant, avec des positions solides en termes de capital et de liquidité. En tout état de cause, notre palette de politiques est parfaitement équipée pour fournir un soutien en liquidités au système financier de la zone euro en cas de besoin et pour préserver la transmission harmonieuse de la politique monétaire".