Cinq acteurs de l'enseignement à surveiller en bourse

• Chegg : seul véritable poids lourd de la profession au niveau boursier (13 Mds$ de capitalisation), Chegg propose une plateforme d'apprentissage en ligne. Ce n'est toutefois pas l'acteur qui génère le plus de chiffre d'affaires. La société propose des cours en ligne aux étudiants, mais aussi des manuels scolaires, des cours de soutien et des solutions technologiques pour l'organisation des institutions universitaires. Sa particularité est qu'elle ne s'arrête pas aux frontières américaines, puisque ses services sont déjà présents à l'international, en particulier chez les anglophones, mais pas uniquement. Déjà sur la pente ascendante avant la pandémie, les confinements n'ont fait qu'accélérer son développement. Ses taux de croissance sont donc particulièrement élevés, mais sa valorisation l'est aussi, évidemment.

• Stride : créée en 2000, la société basée en Virginie, aux Etats-Unis, a longtemps été connue comme "K-12 Inc". K-12 est le terme couramment utilisé outre-Atlantique pour désigner le parcours scolaire public de la maternelle à la fin du secondaire. Le cœur de métier de Stride est l'enseignement aux enfants, avec une plateforme désormais éprouvée qui propose des cours en ligne ou mixtes. Avec le confinement, cette activité a explosé (51% de scolaires en plus, soit 161 200 à fin 2020). Le groupe s'est diversifié sans la formation professionnelle, qui représente une part encore modestes de ses revenus (16,5% sur le trimestre écoulé), mais qui croît quatre à cinq fois plus vite que l'enseignement général. Le titre a joué les montagnes russes l'année dernière et se retrouve sur des niveaux corrects, avec des notations Surperformance très bien orientées actuellement. Avec une capitalisation de 1,14 Md$, Stride est à classer parmi les smallcaps aux Etats-Unis.

• Learning Technologies : retour en Europe avec les londoniens de Learning Technologies, au positionnement axé sur les adultes. LTG fournit des solutions d'apprentissage en ligne et de outils dédiés au marché des ressources humaines. Comme Chegg, son chiffre d'affaires (131 M£ en 2020) est très éloigné de sa capitalisation et ses multiples s'en ressentent. L'entreprise a endossé le costume d'entité consolidante du secteur au Royaume-Uni, avec un talent certain pour l'intégration des acquisitions. La croissance organique, pas forcément le meilleur atout de l'entreprise jusque-là, a l'air de vouloir décoller. Avec le levier opérationnel que maîtrise très bien le management, voilà comment les aficionados du titre justifient les multiples très généreux dont il bénéficie.

• 2U, Inc : l'Américain commercialise un logiciel auprès d'établissements d'enseignement supérieur, comme les collèges et les lycées, pour leur permettre de proposant des formations diplômantes en ligne. Son "Campus en ligne" est utilisé en très grande majorité aux Etats-Unis. Elle propose aussi des formations qualitatives ciblées de courte durée. L'entreprise n'a pas encore atteint le stade de la maturité financière, mais son statut de valeur technologique lui permet d'afficher une capitalisation de 2,8 Mds$. Elle bénéficie elle aussi de très belles notes Surperformance eu égard à son statut de valeur de croissance. L'action se négocie toutefois assez loin de ses records de 2018.

• AcadeMedia : enfin, un acteur non anglo-saxon pour terminer. Le Suédois propose des services éducatifs en Suède, en Norvège et en Allemagne. Mais cette fois, il s'agit d'un acteur "briques et mortiers", pour adapter la formule anglaise. L'entreprise emploie plus de 17 500 salariés dans 661 établissements, de la crèche au secondaire en passant par la formation des adultes. L'entreprise a structurée et développée durant son passage au sein du grand fonds local EQT, qui l'a rachetée en 2010 pour finalement la réintroduire en bourse en 2016. Modérément valorisée, AcadeMedia affiche des notations surperformance intéressante pour le moyen terme, sur la base toutefois d'un nombre restreint d'analystes puisqu'ils ne sont que trois à couvrir le dossier.

La bourse a peu attiré les acteurs de l'apprentissage et de la formation jusque-là. Mais la SPAC-mania pourrait y contribuer. L'entreprise Nerdy a en effet annoncé son entrée en bourse fin janvier, via une fusion avec la coquille vide TPG Pace Tech Opportunities. C'est en tout cas un secteur à suivre. Pour une vision plus large sur les acteurs du secteur, nos abonnés peuvent aussi piocher dans la liste thématique éducation.