PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en ordre dispersé jeudi et Wall Street hésitait à mi-séance, un indicateur économique américain décevant et les décisions sans surprise de la Banque centrale européenne (BCE), qui a revu en baisse sa prévision de croissance 2021, incitant les investisseurs à la prudence malgré les progrès des vaccins contre le coronavirus et la hausse des cours du pétrole.

À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,05% (2,83 points) à 5.549,65 points et à Londres, le FTSE 100 a gagné 0,54% mais à Francfort, le Dax a reculé de 0,33%.

L'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,19%, le FTSEurofirst 300 0,17% et le Stoxx 600 0,44%.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi dans le désordre: le Dow Jones cédait 0,19%, le Standard & Poor's 500 était pratiquement inchangé et le Nasdaq Composite gagnait 0,54%.

L'évocation par le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, de progrès dans les discussions sur un nouveau plan de relance ont atténué l'impact de la hausse plus forte qu'attendu des inscriptions au chômage aux Etats-Unis la semaine dernière, à 853.000, leur plus haut niveau depuis près de trois mois.

De l'autre côté de l'Atlantique, la BCE a annoncé de nouvelles mesures de soutien à l'économie et au crédit, à commencer par une augmentation de 500 milliards d'euros de son programme d'achats de dettes PEPP, prolongé en outre de neuf mois. Mais elle a aussi revu à la baisse sa prévision de croissance économique pour la zone euro en 2021, à 3,9% contre 5% prévu en septembre.

Ces deux facteurs ont relégué au second plan l'actualité du jour sur les préparatifs de campagnes de vaccination contre le coronavirus dans plusieurs pays, dont les Etats-Unis et le Canada.

Les marchés attendent en outre les conclusions du Conseil européen qui se tient à Bruxelles, dans l'espoir d'un déblocage du dossier du plan de relance de l'Union, voire d'avancées sur les négociations commerciales avec la Grande-Bretagne, prolongées jusqu'à dimanche.

VALEURS

La forte hausse des cours du pétrole a logiquement profité aux valeurs de l'énergie, dont l'indice Stoxx a pris 1,53% sur la journée, de loin la meilleure performance sectorielle du jour. A Paris, TechnipFMC a gagné 3,68%, CGG 2,63% et Total 2,09%.

A l'opposé, les bancaires (-2,05%) ont souffert de la déception causée chez certains investisseurs par les annonces sans réelle surprise de la BCE et par ses nouvelles prévisions économiques. Société générale et BNP Paribas ont perdu respectivement 3,25% et 2,44%.

Dans l'actualité des résultats, le spécialiste britannique de la grande distribution en ligne Ocado a chuté de 7,18%, le ralentissement de la croissance de sa coentreprise avec Marks & Spencer (-4,37%) ayant pris le pas sur le relèvement de sa prévision de bénéfice.

Le tour-opérateur TUI a cédé 3,78% après l'annonce d'une perte annuelle de trois milliards d'euros.

LES INDICATEURS DU JOUR

Aux Etats-Unis, les prix à la consommation ont augmenté plus que prévu en novembre, de 0,2% par rapport à octobre et de 1,2% sur un an.

En Europe, la production industrielle française a elle aussi dépassé le consensus avec une hausse de 1,6% en octobre.

CHANGES

L'euro s'est orienté à la hausse après l'annonce des décisions de la BCE, décevantes pour les cambistes qui avaient misé sur une augmentation plus importante du soutien monétaire.

La monnaie unique s'apprécie de 0,3% face au dollar à 1,2117.

La livre sterling, elle, reste orientée à la baisse, toujours pénalisée par le risque d'un échec des négociations entre Londres et Bruxelles: elle cède près de 0,8% face au dollar et plus de 1% face à l'euro.

TAUX

Les annonces de la BCE ont favorisé une remontée des rendements des emprunts d'Etat de la zone orientés à la baisse pendant la première partie de la séance.

Celui du Bund allemand à dix ans a fini la journée à -0,604% après être tombé à -0,631% peu avant la publication du communiqué du Conseil des gouverneurs.

Sur le marché américain, les Treasuries à dix ans sont pratiquement inchangés et affichent un rendement de 0,9295%.

PÉTROLE

Sur le marché pétrolier, l'optimisme sur les vaccins l'emporte très largement, occultant au moins temporairement les craintes d'un déséquilibre entre l'offre et la demande, pourtant nourries mercredi par l'annonce d'une envolée des stocks de brut aux Etats-Unis.

Le Brent gagne 3,99% à 50,81 dollars le baril, au-dessus de 50 pour la première fois depuis mars, et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 4,24% à 47,45 dollars.

(Marc Angrand)