A Paris, le CAC 40 a clôturé en repli de 0,26% (-12,53 points) à 4.896,92 points après être monté en début de séance à 4.935,48. Le FTSE 100 à Londres et le Dax à Francfort ont abandonné 0,04%.

L'indice EuroStoxx 50 a gagné 0,14% mais le FTSEurofirst 300 a cédé 0,13% et le Stoxx 600 0,17%.

Sans surprise, la BCE a laissé ses taux d'intérêt inchangés, confirmé l'arrêt à la fin du mois de ses achats de titres sur les marchés et précisé qu'elle réinvestirait le produit des échéances de son portefeuille obligataire en s'attachant à ne pas perturber les marchés.

Elle a toutefois revu en baisse sa prévision de croissance pour l'an prochain dans la zone euro et confirmé que l'inflation resterait bien inférieure à 2% jusqu'en 2021 au moins.

"La BCE a justifié l'abaissement (de ses prévisions) par la montée des incertitudes et par des facteurs extérieurs", note Barclays. "De plus, l'équilibre des risques a évolué à la baisse. Plus important, l'inflation de base pour 2019 a été réduite de 0,1 point de pourcentage à 1,4% (...) et l'inflation de base pour 2020 de 0,2 point à 1,6%."

TAUX

Les rendements des emprunts d'Etat de la zone euro ont brièvement accusé le coup des annonces de la BCE, celui du Bund allemand à dix ans retombant à 0,255%. Il est ensuite remonté pour finir la journée à plus de 0,285%.

La baisse des rendements a été plus marquée pour les emprunts portugais et irlandais, alors que les modalités annoncées du réinvestissement des échéances du portefeuille obligataire de la BCE pourraient favoriser les achats de titres émis par Lisbonne et Dublin. Le rendement à dix ans portugais a touché son plus bas niveau depuis sept mois à 1,678%.

Sur le marché américain, les rendements des Treasuries restent soutenus, le dix ans repassant au-dessus de 2,91%.

CHANGES

L'euro a cédé du terrain en réaction aux décisions et aux prévisions de la BCE, les cambistes semblant surtout avoir retenu des déclarations de Mario Draghi son ton plus prudent sur l'évolution de la conjoncture économique.

En fin de journée, la monnaie unique abandonnait 0,12% face au dollar à 1,1354 contre près de 1,1390 avant la conférence de presse de la banque centrale.

L'"indice dollar", qui mesure les fluctuations du billet vert face à un panier de devises de référence, prenait alors 0,14%.

La livre sterling restait quant à elle en légère hausse face au dollar et à l'euro. Au lendemain du rejet de la motion de défiance de députés conservateurs contre la Première ministre Theresa May, les cambistes sont à l'affût de possibles aménagements de l'accord de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne lors du Conseil européen réuni à Bruxelles.

VALEURS

Côté actions, la baisse des rendements obligataires a profité aux valeurs des services aux collectivités ("utilities"), dont l'indice Stoxx a progressé de 1,3%, la meilleure performance sectorielle du jour.

Parallèlement, la perspective d'un compromis entre Rome et Bruxelles sur le déficit budgétaire italien a profité aux banques de la péninsule, dont l'indice de référence a pris 0,8%. Intesa Sanpaolo a fini en hausse de 0,94% et UniCredit de 1,24%.

A Paris, la performance du jour est pour Plastic Omnium, qui a pris 6,98%, ses objectifs à l'horizon 2021 ayant rassuré les analystes.

Dans le rouge, le distributeur allemand Metro a chuté de 11,14%, la plus forte baisse du Stoxx 600, après avoir annoncé s'attendre à une baisse de son bénéfice annuel.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait sans tendance claire: l'indice Dow Jones gagnait 0,21% mais le Standard & Poor's-500 cédait 0,08% tandis que le Nasdaq Composite prenait 0,05%.

La tendance était orientée à la hausse à l'ouverture mais comme la veille, les gains se sont réduits au fil des heures.

LES INDICATEURS DU JOUR

Les demandes d'allocations chômage aux Etats-Unis ont diminué la semaine dernière à 206.000, non loin du plus bas de 49 ans touché en septembre, un chiffre susceptible de rassurer après les statistiques de l'emploi inférieures aux attentes publiées vendredi dernier.

Les prix à l'importation américains ont par ailleurs subi en novembre leur plus forte baisse depuis plus de trois ans avec la chute des prix des produits pétroliers et la vigueur du dollar.

PÉTROLE

Les cours du brut sont repartis à la hausse à la faveur des informations de marché selon lesquelles les stocks de brut à Cushing, référence pour les contrats à terme, ont diminué au cours de la semaine au 11 décembre.

Le Brent gagne plus de 1% à 60,79 dollars le baril après un plus bas à 59,33 dollars et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 1,8% à 52,07 dollars après être tombé à 50,35 dollars.

(Édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand