PARIS (Reuters) - Les principales places boursières européennes ont fini en ordre dispersé mercredi mais au-dessus de leurs plus bas du jour, profitant du rebond de Wall Street et d'indicateurs économiques meilleurs qu'attendu.

À Paris, le CAC 40 affiche en clôture un gain symbolique de 0,03% (1,99 point) à 5.947,29 points après être revenu à 5.890,55 en début de matinée, son plus bas niveau depuis le 8 mars. A Londres, le FTSE 100 a progressé de 0,2% alors qu'à Francfort, le Dax abandonnait 0,35%.

L'indice EuroStoxx 50 a terminé sur une hausse de 0,14%, le FTSEurofirst 300 et le Stoxx 600 de 0,02%.

Au moment de la clôture en Europe, les grands indices américains évoluaient eux aussi dans le désordre : le Dow Jones gagnait 0,9% et le Standard & Poor's 500 0,47% alors que le Nasdaq Composite perdait 0,42%.

Le Dow et le S&P-500 profitent à la fois du rebond des cours du pétrole et de la progression des valeurs financières après les déclarations de Janet Yellen, la secrétaire au Trésor de Joe Biden, favorables à une reprise des dividendes et des rachats d'actions dans le secteur bancaire.

En Europe, la journée avait débuté dans le rouge mais les indices ont réduit leurs pertes après la publication des premiers résultats des enquêtes mensuelles d'IHS Markit auprès des directeurs d'achats, les indices PMI flash montrant que l'activité du secteur privé en Europe a renoué avec la croissance en mars.

"Le printemps est là ! Tel est le message des entreprises de la zone euro d'après les indices PMI 'flash'", commente William De Vijlder, chef économiste de BNP Paribas, qui voient dans ces indicateurs "un soulagement bienvenu".

L'impact de ce facteur a toutefois été limité par les nouvelles toujours préoccupantes sur le front de l'épidémie de COVID-19, de la France à la Pologne en passant par la Belgique et l'Allemagne.

VALEURS

La plus forte baisse sectorielle du jour en Europe est pour le compartiment automobile, dont l'indice Stoxx (-1,45%) a été pénalisé une nouvelle fois par le repli de Volkswagen (-3,33%).

La distribution (-0,71%) a souffert quant à elle de la chute de 6,97% du spécialiste suisse du duty-free Dufry après le lancement d'une émission d'obligations convertibles.

A l'opposé, les compartiments cycliques des matières premières (+1,18%) et de la construction (+1,18%) ont profité des bons chiffres des PMI tandis que celui des hautes technologies montait après l'annonce par Intel d'un investissement de 20 milliards de dollars dans de nouvelles usines aux Etats-Unis.

Les équipementiers européens du secteur des semi-conducteurs ASM International et ASML ont gagné respectivement 5,17% et 4,17%, le concepteur de puces Soitec 3,09%.

Carrefour a pris 2,31% après l'annonce du rachat du brésilien Grupo BIG, le numéro trois local de la distribution alimentaire.

LES INDICATEURS DU JOUR

Aux Etats-Unis, les commandes de biens durables enregistrent une baisse inattendue de 1,1% en février, alors que le consensus les donnait en hausse de 0,8%, et les indices PMI "flash" ont confirmé la vigueur de la reprise, celui du secteur manufacturier atteignant 59 et celui des services 60.

TAUX

Les rendements de référence de la zone euro ont terminé la séance en baisse, la hausse qui a salué la bonne surprise des PMI ayant été de courte durée. Celui du Bund allemand à dix ans a fini la journée à -0,355%. Il a touché un plus bas de cinq semaines à -0,375% en début de matinée puis est monté à -0,339% après les PMI.

Sur le marché américain, les rendements des Treasuries remontent avant une adjudication à cinq ans prévue plus tard dans la journée. Celui des titres à dix ans, à 1,6366%, s'éloigne ainsi du plus bas d'une semaine touché mardi à 1,589%.

CHANGES

La bonne tenue des rendements obligataires aux Etats-Unis profite au dollar, qui s'apprécie de 0,11% face à un panier de référence après avoir touché un plus haut de quatre mois.

L'euro abandonne 0,2% à 1,1825 dollar, au plus bas depuis le 24 novembre et en baisse de plus de 4% désormais par rapport à son pic de début janvier à 1,2349.

PÉTROLE

Les cours du pétrole sont en forte hausse en réaction à la fermeture du canal de Suez après qu'un porte-conteneurs s'est échoué, ce qui a ravivé les craintes de tensions sur l'offre.

Ce mouvement haussier ne s'est que légèrement atténué à l'annonce par l'Energy Information Administration (EIA) d'une hausse inattendue des stocks aux Etats-Unis la semaine dernière (+1,9 million de barils pour le brut).

Le Brent gagne 5,63% à 64,21 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 5,66% à 61,03 dollars.

(Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)