Les Bourses européennes ont fini dans le rouge mercredi, les craintes liées à la pandémie de coronavirus et les tensions entre les Etats-Unis et la Chine prenant le dessus sur les effets bénéfiques du plan de relance européen.

À Paris, le CAC 40 a cédé 1,32% à 5.037,12 points. Le Footsie britannique a abandonné 1% et le Dax allemand a perdu 0,51%.

L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 1,02%, le FTSEurofirst 300 de 0,94% et le Stoxx 600 de 0,87%.

Le plan de relance arraché par les dirigeants européens à Bruxelles avait permis aux Bourses européennes de finir mardi dans le vert mais l'optimisme n'a pas duré. Première raison à cela, les relations entre les Etats-Unis et la Chine qui s'enveniment encore un peu plus.

Washington a demandé à Pékin de fermer son consulat dans la ville texane de Houston, ont annoncé mercredi les deux pays, une décision qui pourrait amener la Chine à fermer le consulat américain à Wuhan, a rapporté une source.

Autre sujet d'inquiétudes pour les investisseurs, l'épidémie continue de se propager aussi bien aux Etats-Unis qu'en Amérique latine ou en Australie, menaçant la reprise économique mondiale.

Le président américain Donald Trump a déclaré que la situation épidémique aux Etats-Unis allait probablement empirer, encourageant pour la première fois la population à porter un masque.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, la plupart des indices sectoriels ont terminé dans le rouge avec un repli particulièrement marqué pour le compartiment de l'énergie (-2,78%).

A Paris, TechnipPMC et Total ont cédé respectivement 3,14% et 3,53%.

L'équipementier automobile Valeo a perdu 5,08% après avoir annoncé mardi avoir subi une lourde perte au premier semestre à cause de la crise du coronavirus et avoir engagé un vaste plan d'action pour réduire ses coûts et préserver sa trésorerie.

Dans son sillage, Michelin a reculé de 3,15% et Faurecia de 1,54%.

Contre la tendance, Orpea a bondi de 7,42%, en tête du SBF 120, après la publication de prévisions encourageantes.

A Londres, Kingfisher a gagné 14,62%, le propriétaire en France des enseignes Castorama tablant sur un bénéfice ajusté du premier semestre supérieur à celui de l'année dernière à la faveur d'un solide deuxième trimestre.

A WALL STREET

A l'heure de la clôture en Europe, Wall Street évoluait dans le désordre et dans de faibles variations, les investisseurs hésitant entre leurs inquiétudes sur les tensions entre les Etats-Unis et la Chine et la perspective de nouvelles mesures de relance budgétaire.

Aux valeurs, Texas Instruments perdait 2,71% et United Airlines cédait 3,01% après leurs résultats trimestriels.

Le réseau social Snap reculait de 6,97% après avoir dit qu'il anticipait un nombre d'utilisateurs actifs moins important que prévu pour le trimestre en cours.

CHANGES

L'appétit des cambistes pour l'euro ne faiblit pas après l'accord conclu mardi par les dirigeants européens sur un fonds de relance européen d'un montant de 750 milliards d'euros malgré les critiques de la présidente de la Banque centrale européenne.

La monnaie unique a atteint 1,16 dollar en séance, ce qui n'était pas arrivé depuis la mi-octobre 2018.

"Les dirigeants européens ont délivré un message fort mardi; après presque une décennie de doutes sur la capacité des différents États membres à faire preuve de solidarité les uns envers les autres et à étendre l'intégration au niveau fiscal, c'est exactement ce qui a été fait. Le fonds de sauvetage européen pourrait changer la donne pour l'Union européenne et pour sa monnaie", a déclaré Ricardo Evangelista, analyste senior chez ActivTrades.

Malgré les tensions USA-Chine et l'aggravation de la crise sanitaire, le dollar ne profite pas de son statut de valeur refuge et recule de 0,25% contre un panier de devises internationales.

La livre sterling cède environ 0,4% contre le dollar et contre l'euro, face au risque croissant que la période de transition post-Brexit ne débouche sur aucun accord entre la Grande-Bretagne et l'Union européenne le 31 décembre prochain.

TAUX

Le retour de l'aversion au risque se traduit par le repli des rendements des emprunts d'Etat, celui des Treasuries à 10 ans perdant deux point de base, sous 0,59%.

En Europe, le rendement de Bund allemand a fini la journée à -0,489%, un plus bas en clôture depuis deux mois.

PÉTROLE

Les cours pétroliers reculent en raison des tensions entre les Etats-Unis et la Chine et de l'annonce par l'Energy Information Administration d'une augmentation inattendue des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière, de 4,9 millions de barils contre un repli de 2,08 millions attendu par le consensus.

Le baril de Brent cède 1,17% à 43,8 dollars et celui de brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,19% à 41,42 dollars.

MÉTAUX

Le moindre appétit pour les actifs risqués profite aux valeurs refuges comme l'or (+1,16%), à plus haut de neuf ans, et à l'argent (+4,82%), à un plus haut de sept ans.

A SUIVRE :

La séance de jeudi sera particulièrement chargée en résultats d'entreprises avec notamment les publications de Publicis, STMicro, Roche, Unilever ou encore Daimler.

(Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)

par Laetitia Volga