par Laetitia Volga

Les Bourses européennes ont fini en nette hausse mercredi et Wall Street devrait faire de même, soutenues par la perspective d'un traitement potentiel du COVID-19 et celle du redémarrage de l'économie.

À Paris, le CAC 40 a terminé sur une progression de 2,22% à 4.671,11 points, enregistrant sa meilleure clôture depuis le 9 mars. Le Footsie britannique a pris 2,77% et le Dax allemand a gagné 2,89%.

L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 2,18%, le FTSEurofirst 300 de 1,73% et le Stoxx 600 de 1,75%.

La progression des places européennes s'est accentuée en début d'après-midi après l'annonce par le groupe pharmaceutique américain Gilead Sciences de nouveaux résultats prometteurs d'un essai clinique sur un traitement potentiel du COVID-19.

Le développement d'un traitement contre le coronavirus est considéré par les économistes comme essentiel pour une reprise durable des marchés.

"Plus nous nous rapprocherons du développement d'un traitement ou d'un vaccin, plus vite nous rouvrirons l'économie et plus le risque d'une deuxième ou troisième vague faiblira", a commenté Neil Wilson chez CMC Markets.

La Réserve fédérale américaine doit annoncer à 18h00 GMT les conclusions de sa réunion de politique monétaire: les marchés n'anticipent pas de nouvelles mesures importantes compte tenu de l'ampleur des efforts entrepris ces dernières semaines pour contrer les dommages économiques et financiers de la pandémie.

VALEURS

Presque tous les secteurs européens ont fini en hausse: l'indice Stoxx des transports et du tourisme a avancé de 5,14%, celui de l'automobile de 5,11% et celui et celui de l'énergie (+3,56%) a profité du vif rebond des cours du pétrole.

Airbus a gagné 10,42% malgré des résultats trimestriels nettement dégradés en raison de la pandémie qui a lourdement affecté le transport aérien. Le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, a assuré que la France était prête à aider "totalement et s'il le faut massivement" le géant européen de l'aéronautique.

En tête du SBF 120, Spie (+15,68%) et Elis (+13,08%) se sont envolés après leurs publications trimestrielles.

Ailleurs en Europe, l'autrichien AMS (+24,4%) a pris la tête du Stoxx 600 après avoir annoncé que le coronavirus n'aurait qu'un impact limité sur le trimestre en cours.

Deutsche Bank a progressé de 11,95% à la Francfort grâce à une perte nette du premier trimestre moins forte que redouté. Toujours dans le secteur bancaire, Barclays a pris 12,7%, également porté par ses résultats.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait en nette hausse: le Dow Jones gagnait 2,29%, le Standard & Poor's 500 prenait 2,56% (au plus haut depuis le 6 mars) et le Nasdaq Composite 2,95%.

Alphabet, maison mère de Google, grimpait de 8,38% après avoir publié des ventes trimestrielles supérieures aux attentes des analystes.

Egalement en hausse, Boeing s'octroyait 8,61%, l'avionneur ayant annoncé une nouvelle baisse des effectifs et affiché sa confiance dans sa capacité à réunir suffisamment de liquidités pour financer la poursuite de ses activités.

Facebook, Microsoft, Qualcomm et Tesla figurent parmi les entreprises qui publieront leurs résultats trimestriels après la clôture.

LES INDICATEURS DU JOUR

Les résultats encourageants sur le remdesivir de Gilead Sciences ont relégué au second plan l'annonce d'une contraction de 4,8% de l'économie américaine au premier trimestre.

"C'est bien évidemment une douche froide pour l'économie américaine. Ce d'autant plus que le premier trimestre n'est qu'un 'amuse-bouche' avant la publication des chiffres du deuxième trimestre. Lorsqu'on analyse l'effondrement de la consommation, on ne peut plus exclure à ce stade que la baisse du trimestre en cours se situe entre -30 et -40%", a déclaré John Plassard chez Mirabaud.

L'inflation allemande a par ailleurs ralenti en avril, à 0,8% sur un an, au plus bas depuis novembre 2016.

CHANGES

S'il porte les actions mondiales, l'appétit pour le risque est en revanche défavorable au dollar, qui baisse de 0,13% face un panier de devises internationales. L'euro (+0,31%) remonte à 1,0852 dollar.,

TAUX

Les rendements des emprunts d'Etat américains varient peu avant le verdict de la Fed, celui des Treasuries à dix ans revenant à 0,6048% contre une clôture à 0,61% mardi.

En Europe, le rendement du Bund à dix ans a fini en léger repli, à -0,494%.

Le rendement de son équivalent italien est monté en début de journée à 1,83% mais a fini autour de 1,77%, après la dégradation de la note souveraine de Rome par l'agence d'évaluation financière Fitch à BBB-, un cran seulement au-dessus de la catégorie spéculative ("junk").

"Les ventes de dettes italiennes n'ont pas été aussi importantes que celles que nous aurions pu voir si S&P avait ramené la note de crédit en catégorie spéculative la semaine dernière", a déclaré Matthew Cairns chez Rabobank.

PÉTROLE

Les cours du brut sont en forte hausse après la parution des chiffres hebdomadaires de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) montrant une hausse moins forte que prévu des stocks (+9 millions de barils contre +10,6 millions attendus) et une baisse surprise des stocks d'essence.

Le contrat juin sur le brut léger américain prend 29,09% à 15,93 dollars le baril et le Brent de mer du Nord de même échéance gagne 10,46% à 22,6 dollars.

A SUIVRE jeudi :

Jeudi, la séance sera animée par une série d'indicateurs parmi lesquelles le PMI manufacturier chinois d'avril et la première estimation de croissance en zone euro du premier trimestre, en attendant les décisions et la conférence de presse de la Banque centrale européenne.

(Laetitia Volga, édité par Marc Angrand)