Paris (awp/afp) - Gaia-X, l'association industrielle qui cherche à définir des standards européens dans le domaine stratégique du cloud (informatique dématérialisée), prévoit de délivrer ses premiers labels de conformité en 2022, a indiqué vendredi à l'AFP son directeur général Francesco Bonfiglio.

"Nous aurons d'ici la fin de cette année une définition très claire de toutes les règles derrière la labellisation", a indiqué M. Bonfiglio à l'issue d'un "sommet" de deux jours de l'association.

Une phase de consultation interne et externe suivra et "d'ici le premier trimestre de l'année prochaine, les fournisseurs de services de cloud sauront comment délivrer des services éligibles à nos labels", a-t-il indiqué.

Gaia-X fédère aujourd'hui plus de 300 entreprises et organisations, clients ou fournisseurs de services cloud.

En définissant ses propres labels, elle veut influencer les pratiques d'un marché qui est archi-dominé par les fournisseurs américains, comme Amazon, Microsoft, Google, Oracle ou Salesforce, ou chinois (Alibaba, Tencent...).

Les fournisseurs de cloud américains et chinois font partie de l'association Gaia-X et participent à ses travaux, mais la gouvernance est verrouillée par les Européens qui contrôlent le conseil d'administration et gardent le dernier mot.

Le projet a été porté sur les fonts baptismaux en juin 2020 par les ministres de l'Economie allemand Peter Altmaier et français Bruno Le Maire, mais il est critiqué pour sa lourdeur de mise en route.

Le fournisseur français de services de cloud Scaleway, filiale d'Iliad/Free et l'un des membres fondateur de Gaia-X, a claqué la porte de l'association jeudi, estimant qu'elle progressait trop lentement.

"Ça fait plusieurs mois que tout s'enlise, que rien n'"avance" a déclaré le directeur général de Scaleway, Yann Léchelle, à l'AFP.

Par ailleurs, les travaux de Gaia-X ne font que "renforcer le statuquo actuel" et l'écrasante domination américaine, a-t-il regretté.

Selon les explications fournies par Francesco Bonfiglio, Gaia-X fournira des labels "à trois niveaux", avec une exigence croissante d'européanisation.

Le niveau 1 n'imposera que des spécifications techniques, en matière d'interopérabilité ou de réversibilité des services par exemple.

Le niveau 2 imposera en plus une localisation des données en Europe.

Et le niveau 3 imposera encore en plus que l'opérateur du service cloud soit européen.

afp/rp