par Helen Murphy et Stevan Grattan

BOGOTA, 18 juin (Reuters) - Le candidat de droite, Ivan Duque, a remporté dimanche l'élection présidentielle en Colombie, face au représentant de la gauche radicale, Gustavo Petro, une victoire de nature à rassurer les milieux d'affaires, mais qui met en question l'accord de paix historique conclu avec les rebelles marxistes.

Après dépouillement de 98,2% des bulletins de vote, Ivan Duque a remporté 53,9% des suffrages et succède à Juan Manuel Santos, qui ne pouvait se représenter.

Gustavo Petro, qui avait campagne sur un changement du modèle économique de la Colombie, a obtenu 41,8% des voix.

Ivan Duque, qui est âgé de 41 ans, est le protégé de l'ex-président Alvaro Uribe, partisan d'une ligne dure sur la sécurité. Le jeune président élu n'a pas caché qu'il souhaitait des modifications à l'accord de paix conclu en 2016 avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), parce qu'il le juge trop indulgent envers les rebelles marxistes.

Gustavo Petro, un ancien guérillero du mouvement M-19 âgé de 58 ans, avait promis de redistribuer la terre aux pauvres et d'éliminer progressivement les énergies fossiles. Certains commentateurs l'ont comparé à l'ancien président socialiste vénézuélien Hugo Chavez.

Cet accord a valu le prix Nobel de la paix au président sortant.

"Petro a remporté plus de voix que je ne l'avais espéré. Cela fait peur parce que cela dit qu'une grande partie du pays veut le socialisme", commente Roque Diaz, 77 ans, un politique à la retraite.

C'étaient les premières élections depuis l'accord de paix de 2016 qui a mis fin à un conflit qui a fait plus de 220.000 morts et déplacé des millions de personnes. (Avec Dylan Baddour; Danielle Rouquié pour le service français)