BOGOTA (Reuters) - Les Colombiens sont appelés aux urnes dimanche pour le premier tour de l'élection présidentielle, scrutin qui, pour la première fois dans l'histoire du pays, pourrait confier les rênes du pays à un candidat de gauche, Gustavo Petro, un ancien guérillero.

Candidat de la coalition "Pacte historique", qui rassemble des partis progressistes, Gustavo Petro est en tête des sondages depuis des mois, avec environ 40% des intentions de vote, et a de bonnes chances de succéder au président conservateur sortant Ivan Duque, au pouvoir depuis 2018.

La Colombie est dirigée par la droite depuis son indépendance, en 1810.

Gustavo Petro, ancien maire de Bogota, a promis de s'attaquer aux inégalités de revenus dans un pays de plus de 50 millions d'habitants où 40% de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté. Il promet également dans son programme la gratuité de l'enseignement universitaire public et s'engage à s'opposer à l'expansion de l'industrie pétrolière et gazière.

Un second tour, prévu le 19 juin, est probable.

Il devrait opposer Petro soit au candidat de droite Federico Gutierrez, ancien maire de Medellin, deuxième ville de Colombie, soit au populiste Rodolfo Hernandez, un magnat des affaires.

Federico Gutierrez et Rodolfo Hernandez recueillaient respectivement 27,1% et 20,9% des intentions de vote dans un récent sondage Invamer.

Federico Gutierrez est considéré comme l'héritier idéologique d'Ivan Duque. Il estime que l'élection de Gustavo Petro serait un désastre pour la démocratie et l'économie du pays.

Rodolfo Hernandez, qui se présente de manière indépendante avec ses propres fonds, a bâti sa popularité en diffusant des vidéos fantaisistes sur les réseaux sociaux et en multipliant les promesses de lutte contre la corruption.

Il pourrait être mis en difficulté par des scandales liés à son administration de la ville de Bucaramanga, dont il était maire, et par une enquête en cours sur des faits présumés de corruption. Il nie tout acte répréhensible.

Les bureaux de vote fermeront dimanche à 16h00, heure locale (2100 GMT). Le résultat devrait être connu environ quatre heures plus tard.

(Reportage Oliver Griffin et Julia Symmes Cobb ; version française Augustin Turpin, édité par Sophie Louet)

par Oliver Griffin