BOGOTA, 9 août (Reuters) - Les combats entre groupes armés
qui se disputent le contrôle du trafic de drogue dans le
nord-est de la Colombie mettent en danger quelque 300.000
civils, cibles potentielles de violations des droits de l'homme,
a déclaré jeudi l'association Human Rights Watch.
Des rebelles de l'Armée de libération nationale (ELN),
d'anciens combattants des Farc ayant refusé de se démobiliser
dans le cadre de l'accord de paix signé avec le gouvernement en
2016 et l'organisation criminelle Los Pelusos sont tous présents
dans la région de Catatumbo, près de la frontière avec le
Venezuela, rapporte HRW.
"Une lutte à mort a été déclenchée entre des groupes armés
illicites. Cette guerre rend la population civile prisonnière,
captive", a déclaré aux journalistes le directeur de HRW pour le
continent américain, Jose Miguel Vivanco.
"Il y a une population rurale pauvre (...) qui est exposée à
de graves abus", a-t-il ajouté.
Les habitants de la région - parmi lesquels plus de 25.000
Vénézuéliens ayant fui la crise politique et économique dans
leur pays - risquent d'être victimes de meurtre, enlèvement,
abus sexuel, a détaillé le responsable de l'ONG, soulignant le
danger pesant particulièrement sur les mineurs et les migrants.
Depuis le retrait des rebelles démobilisés des Farc du
nord-est de la Colombie en 2017, la région est en proie à des
combats sanglants entre différents groupes ayant pour objectif
de contrôler le narcotrafic et les opérations minières
illicites.
Ces groupes armés ciblent particulièrement les enfants et
les migrants qu'ils recrutent de force, notamment pour la
récolte de coca, a dit Vivanco.
(Luis Jaime Acosta; Jean Terzian pour le service français)