Sur la planète finance, il existe mille et une façons de mesurer la performance de son portefeuille. Qu’il s’agisse d’une moyenne arithmétique, pondérée, géométrique, harmonique, ou encore du taux de rendement interne - IRR -, toutes permettent in fine de communiquer sur votre performance. Chacune de ces méthodes a ses avantages et ses inconvénients. C’est pourquoi, je vais vous présenter aujourd’hui un aperçu des taux de rendement pondérés en fonction du temps et de l'argent. Ces deux méthodes ont également quelques limites si elles sont prises individuellement, c’est pourquoi je vous conseille à l’avenir d’utiliser les deux conjointement.

Qu’est-ce que le taux de rendement pondéré dans le temps (TWRR) ?

Le taux de rendement pondéré dans le temps mesure la performance de votre portefeuille sur une certaine période de temps. Le TWRR ne tient pas compte des effets “temps” et “taille” de vos apports ou retraits. Cette méthode de calcul offre donc une image de la qualité de vos choix d’investissement et atteste donc en quelque sorte de vos aptitudes de visionnaire/analyste. Le TWRR est donc particulièrement utile pour comparer sa performance par rapport à celle d’un collègue, d’un fonds ou d’un indice de référence, car le TWRR se concentre principalement sur les titres sous-jacents tout en filtrant les impacts des décisions de l'investisseur en matière de flux de trésorerie.

Prenons un exemple simplifié pour comprendre comment les choix d'investissement peuvent avoir un impact sur le TWRR :

Tom et Jerry investissent tous deux 10 000 $ dans le même fonds en janvier. Le fonds augmente de 1% chaque mois jusqu'en décembre. Tout au long de l’année, Tom a ajouté 500$ chaque mois en plus de son apport initial, tandis que Jerry n’a pas touché une seule fois à son portefeuille. Sans aucun calcul, il est clair que la décision de Tom d'ajouter 500$ par mois a rendu la valeur totale de son portefeuille plus élevée que celle de Jerry. Si nous souhaitions corriger cet impact nous pourrions retirer 5500$ (500x11) au portefeuille de Tom à la fin d’année. Mais même en retraitant la valeur totale de ses apports, les intérêts composés permettent à Tom d’afficher une meilleure performance que Jerry. Mais cette surperformance de Tom est due à ses apports et non à la performance du sous-jacent. En utilisant le TWRR Tom comme Jerry affichent une performance de 11.57%, car celle-ci ne tient pas compte de l'impact de la gestion de leurs flux de trésorerie. En revanche, en utilisant le MWRR (que nous verrons juste après), Tom affiche une performance de 14.98% contre 11.57% pour Jerry. Comme nous l’avons vu précédemment, pour comparer sa performance avec autrui, le TWRR est l’outil à utiliser, quand le MWRR est plus intéressant pour calculer nos gains monétaires réels.

Qu'est-ce que le taux de rendement pondéré par l'argent (MWRR)

Le taux de rendement pondéré par l'argent mesure la performance de votre compte, en tenant compte cette fois-ci des effets “temps” et “taille” de vos apports ou retraits. Cette méthode de calcul offre donc une image de la qualité de vos timings d’investissement et atteste donc en quelque sorte de vos aptitudes de bon trader/market timer. Le MWRR tient compte du fait que, même si de nombreux investisseurs détiennent la même action, le moment de l'investissement peut être différent. Certains investisseurs achètent plus d'unités d'un titre lorsque le prix de ce titre baisse, tandis que d'autres peuvent acheter un titre lorsque le prix est élevé. Cette méthode de calcul est utile si et seulement si vous partez d’un portefeuille au capital initial défini. Dans le cas où vous faites des apports réguliers, cette méthode affichera un résultat pipé puisqu’il illustrera davantage l’effet de votre pouvoir d'épargne positif à travers le temps plus que votre aptitude de bon gestionnaire / market timer.

Si je vous présente ces deux méthodes aujourd’hui c’est parce qu’elles sont utilisées dans la majorité des classements de fonds à travers le monde. Les GIPS Standards obligent ainsi, à qui veut certifier sa performance selon ces standards, d’afficher ses performances TWRR et MWRR. Ces standards d'évaluations étant la référence mondiale, il me paraît intéressant de vous les présenter les méthodes de calcul sur lesquelles ils reposent - ici pour plus d’informations.

Si les calculs algébriques derrière ces formules vous intéressent, je vous invite à lire cet article - ici - ou à regarder cette vidéo pour les anglophones - ici. Dans le cas contraire, la simple connaissance de ces deux mécanismes vous permettra de mieux comprendre la performance de vos portefeuilles.