Zurich (awp) - La Suisse garde des atouts "intacts", malgré sa chute de la première à la quatrième place dans le dernier classement sur la compétitivité établi par le WEF, estime le chef des investissements (CIO) de Credit Suisse (Suisse) Burkhard Varnholt. Ces classements ne signifient "en aucun cas la fin du modèle à succès suisse", dit-il dans une interview parue vendredi dans l'Agefi.

Parmi les principaux atouts helvétiques, M. Varnholt cite un marché du travail "libéral", une politique monétaire stable, le bon niveau de qualification des employés, la présence de réseaux dans le monde entier. Et le pays se montre toujours très fort dans des secteurs comme la santé, l'alimentation, la finance, précise-t-il.

Avant d'ajouter un bémol important: "ni la Suisse, ni même l'Europe n'ont un secteur technologique d'une importance comparable à ceux aux Etats-Unis ou en Asie." M. Varnholt observe cependant que plusieurs entreprises helvétiques se sont bien positionnées dans les drones, la robotique ou encore la biotechnologie.

Le dirigeant invite à ne pas se reposer sur ses lauriers: "Il ne faut pas penser que les facteurs traditionnels de succès de la Suisse vont de soi, qu'ils restent acquis pour toujours. L'accord-cadre institutionnel avec l'Union européenne est très important pour la Suisse", relève-t-il.

Dans son dernier indice de compétitivité publié le 10 octobre, le Forum économique mondial (WEF) avait rétrogradé la Suisse à la 4e place, après que le pays eut emmené ce classement pendant huit ans. Ce recul intervient après que le WEF a profondément remanié les critères pris en compte.

La Suisse est notamment moins bien notée dans sa capacité à innover. Elle ferait part aussi d'une "aversion au risque" pénalisante. Elle se retrouve désormais distancée par les Etats-Unis et Singapour et dans un mouchoir de poche aux côtés de l'Allemagne, du Japon, des Pays-Bas et de Hong Kong.

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