Genève (awp) - La Suisse est le pays le plus compétitif en Europe et le numéro 4 au monde, selon le classement 2019 de l'institut IMD à Lausanne. Elle gagne un rang par rapport à 2018, grâce en particulier à la qualité de ses infrastructures et à la stabilité du franc.

Le classement est emmené, pour la première fois depuis 2010, par Singapour. La cité-Etat progresse de deux places pour devancer Hong Kong, qui reste 2e, et les Etats-Unis, qui rétrogradent de la 1re à la 3e place, annonce mardi le Centre de la compétitivité mondiale de l'Institut de management IMD.

Singapour se propulse au sommet grâce à sa main d'oeuvre qualifiée favorisée par une législation sur l'immigration adaptée, ses infrastructures technologiques de pointe et sa politique "pro-affaires" facilitant les nouvelles implantations.

La Suisse s'en sort bien, dans un contexte marqué par un déclin européen. A l'exception de l'Irlande qui gravit cinq échelons pour se retrouver 7e, les pays du Vieux-continent, pour la plupart, reculent ou stagnent dans le classement. Cela est vrai par exemple pour les pays scandinaves, le Danemark chutant au 8e rang et la Norvège au 11e. La Suède campe sur sa 9e place.

La France perd trois rangs

L'Allemagne n'arrive que 17e (-2 places), la Grande-Bretagne 23e (-3), la France 31e (-3), l'Espagne 36e (stable) et l'Italie 44e (-2).

Le classement mesure 235 indicateurs dans 63 pays, qui prennent en compte à la fois des données "dures" comme le chômage, la croissance ou les dépenses de l'Etat pour la santé et l'éducation, mais aussi des critères plus subjectifs - sur la base de sondages - comme la cohésion sociale, le degré de globalisation et la corruption.

La Suisse, outre sa robuste croissance économique et sa stabilité, se distingue dans quatre domaines en particulier: elle arrive en tête pour la formation universitaire et le système éducatif, ses services de santé et sa qualité de vie en général, note l'étude.

Elle perd en revanche deux places dans le sous-classement mesurant l'efficacité des mesures gouvernementales pour la compétitivité et n'apparaît pas dans le top 5 pour sa performance économique ni dans la catégorie rentabilité et innovation.

Suisse constante

La 4e place de la Suisse en 2019 marque la constance du pays - qui était 2e en 2017 et 5e l'an dernier - dans un monde enregistrant la montée en puissance de la région Asie-Pacifique. La compétitivité, relèvent les économistes, est considérée comme "vitale pour la santé à long terme des économies nationales dans le sens où elle mesure leur capacité à générer de la croissance, des emplois, et au final à assurer le bien-être des citoyens".

D'une façon générale, la qualité des institutions s'avère essentielle. "Dans une année marquée par de fortes incertitudes sur les marchés mondiaux, les institutions semblent être le facteur unificateur permettant d'accroître la prospérité. Un cadre solide fournit la stabilité indispensable pour les investissements et l'innovation", souligne le professeur Arturo Bris, directeur du Centre de la compétitivité mondiale de l'IMD.

Outre l'Asie-Pacifique - Singapour, Hong Kong mais aussi l'Indonésie qui bondit de onze places au 32e rang -, les Etats-Unis tutoient toujours les sommets. Une petite baisse de régime y est cependant perceptible, en raison de la hausse des prix de l'énergie et de la l'atténuation des effets des mesures fiscales de Donald Trump.

Le Moyen-Orient se distingue grâce aux producteurs pétroliers comme les Emirats arabes unis (5es) et le Qatar (10e), à l'inverse de la Russie (45e) et de l'Amérique latine, dont les pays trustent les dernières places (Venezuela 63e, Argentine 61e, Brésil 59e). Seul pays africain pris en compte, l'Afrique du Sud tombe au 56e rang.

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